Apposition d’une plaque à la mémoire d’Edouard Frédéric-Dupont, 177, boulevard Saint-Germain (7e).
M. Alain DESTREM, adjoint, président.- Nous passons au projet de délibération D. 968 concernant l’apposition d’une plaque à la mémoire d’Edouard Frédéric-Dupont, boulevard Saint-Germain.
Monsieur BLOCHE, vous avez la parole.
M. Patrick BLOCHE.- J’interviendrais brièvement sur ce projet de délibération surtout que je suis le premier de cinq intervenants qui se sont inscrits.
Je souhaiterais, malgré l’heure tardive, que la plus grande attention soit portée à mes propos, non par immodestie, mais pour qu’ils ne soient pas mal interprétés surtout que j’interviens au nom de mon groupe.
Le projet de délibération vise à évoquer la mémoire d’une personnalité disparue. Il s’agit d’une manifestation de témoignage classique à Paris, à savoir l’apposition d’une plaque sur un immeuble. Je n’ouvrirais pas, même si cela est tentant, un débat qui est parallèle, celui de l’affectation de noms de personnalités à des rues, places ou édifices publics. Mais si je me permets de l’évoquer au détour d’une phrase, c’est que nous aimerions que ce type de débat puisse également trouver sa place au sein de notre Assemblée. Il y a certes une Commission compétente mais il serait bon que les débats de cette Commission puissent arriver jusqu’en séance.
Pour en venir précisément à ce projet de délibération, nous sommes, comme je le disais, face à une manifestation de témoignage relativement classique, l’apposition d’une plaque. La première remarque que je me permettrais de faire (je crois d’ailleurs que c’est Mme BILLARD qui a été la première à le remarquer) est que cette plaque est déjà apposée au 177, boulevard Saint-Germain. Donc, nous sommes amenés à nous prononcer sur un projet qui est déjà matérialisé. On nous a même dit que le Maire de Paris a failli l’inaugurer au mois de juin ! Nous nous trouvons donc face à des pratiques malheureusement habituelles…
Que vous souhaitiez, en tant que majorité municipale, rendre hommage à M. Edouard Frédéric-Dupont, est bien entendu votre droit. Ce qui nous a particulièrement surpris, voire choqués, c’est le fait que le Maire de Paris suggère, je le cite, de surseoir exceptionnellement au délai de dix ans imposé pour ce type d’hommage, compte tenu de la personnalité de M. Edouard Frédéric-Dupont.
Je vous avouerais que c’est cette considération qui, effectivement, nous a interpellés et qui nous amène à nous prononcer contre ce projet de délibération.
Tout d’abord, ce délai de dix ans est rarement, pour ne pas dire jamais, réduit…
M. Michel BULTÉ, adjoint.- Pour une rue, mais pas pour une plaque !
M. Patrick BLOCHE.- Non, non ! Je parle de l’apposition d’une plaque. Il est dit dans le projet de délibération qu’il est prévu un délai de dix ans pour une plaque. Ce n’est donc pas pour une rue, c’est pour une plaque. Et il est dit dans ce projet de délibération que, compte tenu de la personnalité de M. Edouard Frédéric-Dupont, il a été décidé de surseoir à ce délai de dix ans. C’est le projet de délibération que nous avons tous eu. Justement, compte tenu de la personnalité de M. Edouard Frédéric-Dupont (et je n’évoquerais en ce qui concerne ses engagements politiques que ceux que nous contestons le plus, son vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, le 10 juillet 1940, ainsi que son élection en 1986, aux législatives, sous l’étiquette du Front national, pour ne prendre que les deux aspects gênants pour nous et des plus controversés de son passé politique qui est effectivement très long), compte tenu de ces considérations, surseoir exceptionnellement au délai de dix ans ne nous paraît pas, mais vraiment pas, justifié et c’est pourquoi nous voterons contre ce projet de délibération.