Politique de la Ville de Paris en matière de commande de murs peints et de sculptures
Libellé de la question :
» M. Patrick BLOCHE et les membres du groupe socialiste et apparentés souhaiteraient que M. le Maire de Paris les informe sur la politique de la Ville de Paris en matière de commande publique de murs peints et de sculptures trouvant leur place dans les jardins ou espaces publics de la Capitale. »
Réponse (Mme Hélène MACÉ de LÉPINAY, adjoint) :
» La politique de la Ville en matière de commande publique de murs peints et de sculptures implantées dans les jardins et les espaces publics est un des éléments importants d’une politique plus générale de soutien à la création dans le domaine des arts plastiques dont les autres aspects sont, par exemple, la construction d’ateliers d’artistes, les aides aux projets et à la première exposition, les achats pour les collections municipales ou le 1 % pour les équipements publics.
Pour ce qui est des murs peints et des sculptures implantées dans l’espace public, je tiens à souligner, en préalable, que la règle à laquelle est soumis le choix des intervenants est le respect de la diversité des tendances artistiques et le souci d’une représentation équilibrée des diverses générations d’artistes, des plus jeunes aux plus confirmés.
La commande publique peut s’appliquer à d’autres domaines comme le décor d’églises ou de théâtres.
C’est en 1986 que la Mairie de Paris a confié à la Direction de l’Aménagement urbain une mission d’amélioration de l’environnement qui consiste notamment à faire décorer par des artistes certains murs pignons d’immeubles visibles depuis la voie publique. Ces murs peints animent et embellissent le paysage urbain. En offrant aux artistes un cadre d’expression inédit et de dimensions exceptionnelles, ils leur permettent d’aller à la rencontre d’un vaste public qui n’est pas toujours familier des lieux traditionnels d’exposition. Le nombre de décors
réalisés ou mis en chantier depuis le début de cette politique est de 66, auxquels viennent s’ajouter 20 opérations prises en charge par la société » Dauphin « , concessionnaire de la Ville pour l’affichage sur les murs communaux.
Parmi ces décors les plus récents, on note ceux de Jean-Pierre Stora (6, rue Vaucanson, 3e arrondissement), Patrice Charton (109, rue du Bac, 7e arrondissement), Didier Bergerol (14, rue Jean-Poulmarch, 10e arrondissement), Jérôme Mesnager (68, rue de Ménilmontant, 20e arrondissement). Le plus grand décor réalisé à ce jour est celui de Laurent Hours à l’angle de la rue des Haudriettes et de la rue du Temple (3e arrondissement) d’une superficie de 1.100 mètres carrés. Les prochaines réalisations seront celles d’Eric Fonteneau (25, rue du
Vieux-Colombier, 6e arrondissement) et d’Alain Gazier (rue Lucien-Sampaix, 10e arrondissement).
Pour ce qui est de la sculpture, une simple promenade dans les rues et les jardins de Paris montre qu’une volonté municipale ininterrompue a doté notre Capitale d’un ensemble d’oeuvres monumentales qui reflètent les formes artistiques propres aux différentes époques.
Cet effort, qui s’est accru dans les années 80, se poursuit aujourd’hui. Une brochure réalisée par la Mairie et offerte aux Parisiens recense les 35 commandes publiques municipales les plus représentatives réalisées depuis un peu plus de 10 ans. 26 de ces commandes sont des sculptures qui revêtent des formes très diverses.
Certaines renouvellent l’art des fontaines d’une façon monumentale comme l’ont fait Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle devant le centre Georges-Pompidou, Gérard Singer devant le Parc omnisports de Bercy, Shamaï Haber place de Catalogne (14e.) et Marta Pan place des Fêtes (19e arrdt) ou d’une manière plus modeste mais très juste comme l’a fait Daniel Milhaud place des Grès (20e arrdt.). D’autres se présentent sous des formes plus inattendues comme l’hommage à Arago, oeuvre de Jan Dibbets réalisée en partenariat avec l’Etat et qui
déploie ses médaillons le long du méridien de Paris ou les points lumineux que Patrick Rimoux et Henri Alekan ont incrustés de part et d’autre de la rue du Chevalier-de-La-Barre à Montmartre.
Les implantations les plus récentes illustrent bien la volonté de faire appel à des artistes de tendances très diverses, la préoccupation principale en la matière étant la bonne adéquation d’une oeuvre à un site. Je citerai pour 1996 la fontaine de Jeanclos près de Saint-Julien-le-Pauvre et le monument aux victimes d’Afrique du Nord, parc de la Butte-du-Chapeau-Rouge (19e arrdt.), commandé à Eugène Dodeigne. En 1997 seront installées, dans le parc de Bercy la grande Demeure X d’Etienne-Martin, l’un des plus importants sculpteurs français de l’après-guerre et, quai de la Seine (19e arrdt.) l’oeuvre monumentale d’un jeune sculpteur, Dominique Labauvie.
Ces exemples suffisent à démontrer que la Ville, en cette fin de siècle, aura très honorablement apporté sa contribution à la longue histoire de la statuaire parisienne et aura facilité l’accès du plus large public à la création contemporaine.
J’ajouterai enfin qu’un certain nombre de sculptures implantées dans l’espace public parisien peuvent être des commandes de l’Etat (par exemple : le Mauriac de Pascal Kern et le Dreyfus de Tim, boulevard Raspail), des initiatives d’association (c’est ainsi qu’un comité s’est constitué pour ériger en 1997, par souscription nationale, un monument en hommage à Sir Winston Churchill près du Petit-Palais) ou des dons de pays étrangers (comme la fontaine de Daudelin, place du Québec, (6e arrdt.). Ces oeuvres sont implantées après avoir, bien entendu, reçu l’agrément de la Ville de Paris. «