Subvention d’investissement à l’Association des auteurs, réalisateurs, producteurs (17e). – Montant : 800.000 F.

M. Jean-François LEGARET, adjoint, président. – Nous passons à l’examen du projet de délibération DAC 205 : subvention d’investissement à l’Association des auteurs, réalisateurs, producteurs.
Je donne la parole à M. BLOCHE qui, si j’ai bien compris, se pose un certain nombre de questions.

M. Patrick BLOCHE. – C’est le rôle de l’opposition de se poser un certain nombre de questions.
J’ai juste un problème de classement de papiers, et je suis à vous !

M. Jean-François LEGARET, adjoint, président. – Je vous en prie, nous avons tout notre temps, Monsieur BLOCHE, vous économisez sur le temps de votre intervention !

M. Patrick BLOCHE. – Naturellement.
Nous avons vu avec intérêt ce projet de délibération visant à ce que la Ville de Paris apporte son soutien à la création d’un cinéma des cinéastes, si je résume ainsi, avec une contribution de la Ville de Paris qui s’élève, de mémoire, à hauteur de 800.000 F.
Alors, je pense que mon collègue Alain HUBERT, qui n’est pas là, interviendra sur un autre projet de délibération qui ne concerne pas la Direction des affaires culturelles, mais relève, je crois, du domaine de la construction, du logement et de l’urbanisme, relatif à un complexe cinématographique à Aquaboulevard. Nous nous retrouvons, en quelque sorte, au cours de cette séance, confrontés à un certain nombre de projets cinématographiques.
Evidemment, nous sommes à fond pour ce projet qui nous a tout à fait convaincus, mais nous nous rappelons que le 19e arrondissement a du attendre très longtemps avant d’avoir un cinéma et avant qu’une initiative privée, celle de Marin Karmitz, amène à la réalisation des salles que l’on sait dans le 19e arrondissement.
De ce fait, à partir du moment où la Ville de Paris apporte son soutien financier à la réalisation de ce projet, je suis amené non seulement au nom du groupe socialiste, mais en tant qu’élu du 11e arrondissement, à vous demander pourquoi il y a deux poids et deux mesures, étant donné que quand il s’agit de sauver un cinéma de quartier, à savoir le  » Berry-Zèbre « , la Ville de Paris se montre aussi réticente. Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).

M. Jean-François LEGARET, adjoint, président. – Je donne la parole à Mme Hélène MACÉ de LÉPINAY pour répondre à M. BLOCHE.

Mme Hélène MACÉ de LÉPINAY, adjoint, au nom de la 4e Commission. – Merci, Monsieur le Maire.
Effectivement, il nous est proposé de voter une subvention de 800.000 F à l’Association des auteurs, réalisateurs, producteurs.
Ceci s’inscrit dans le cadre d’une politique globale que la Ville mène en faveur du cinéma. Je vous rappellerai d’abord la politique d’aide au cinéma indépendant d’art et d’essai, qui est conduite depuis 1991. Dans ce cadre, 22 cinémas ont été soutenus dans leurs travaux de réaménagement. Vous savez très bien que, sans cet effort, un certain nombre de ces salles auraient pu disparaître.
La subvention s’élève à 800.000 F sur un projet global dont le coût s’élève à 10.670.000 F. Si la somme accordée par la Ville est importante, on ne peut donc pas dire qu’elle soit majoritaire dans le projet, puisque le Centre national de la cinématographie a accordé une subvention exceptionnelle de 3,5 millions pour le même projet.
Ce projet de trois salles de cinéma est porté par de grands professionnels et il est original dans la mesure où il se présente comme une vitrine du cinéma français. Le cahier des charges prévoit, en effet, que 60 % des films présentés seront français et que des actions particulières seront conduites en direction des scolaires et des personnes âgées.
Par ailleurs, ce cinéma ne fonctionnera pas sur un mode commercial traditionnel et ne présentera pas de films en première exclusivité ni de publicités.
Il est à noter que ces responsables ont mis en place une politique tarifaire très avantageuse puisque le prix du billet se situe entre 25 et 35 F.
Enfin, le cinéma des cinéastes est un lieu peu commun et très nécessaire à la profession du cinéma, qui avait besoin de plateaux techniques et de salles pour visionner des films et faire des avant-premières.
Je crois qu’on ne peut pas comparer le cas de ce cinéma avec la situation du  » Berry-Zèbre « . En effet, le  » Berry-Zèbre  » est un local commercial qui appartient à un propriétaire privé. Le propriétaire veut vendre ce local à un prix très élevé et, à ma connaissance, il n’a pas fait de déclaration d’aliéner son bien ce qui, seul, permettrait à la Ville d’exercer éventuellement son droit de préemption.
Il s’agit d’un local qui, d’après ce que je sais, est dans un état de délabrement assez avancé et, dans le contexte budgétaire actuel, je ne vois pas comment la Ville pourrait intervenir dans le cadre de cette affaire purement privée et pour laquelle, encore une fois, elle n’a pas été officiellement saisie.
Merci.

M. Jean-François LEGARET, adjoint, président. – Je vous remercie, Madame MACÉ de LÉPINAY.
Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAC 205.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de délibération est adopté à la majorité, M. REVEAU s’étant abstenu, Mme TAFFIN, MM. DUMAIT et MESMIN ayant voté contre.
(1996, DAC 205).