L’hebdo des socialistes.

Internet : un espace d’échanges et de culture, créateur d’emplois

La société de l’information constitue un défi politique majeur pour le Parti Socialiste. Croissance et emploi dépendront de plus en plus de la production d’une richesse immatérielle et la bataille de l’intelligence devra être livrée si la France veut rester dans la compétition internationale.

Mais l’enjeu n’est pas qu’économique car les nouveaux réseaux multimédias vont façonner les rapports sociaux du siècle prochain. Tant en ce qui concerne l’aménagement du territoire ou l’accès au savoir et à la culture, il s’agit pour les socialistes d’élaborer les contours d’une société de l’information dont le développement permettra de réduire les inégalités.

Une autre dimension de notre vision politique est de nature démocratique car Internet est un facteur de transparence de la vie publique, de liberté, d’une participation plus forte des citoyens à la vie de la cité.

Constatant le retard français dans l’utilisation des nouvelles technologies de l’information, le Gouvernement, par la voix de Lionel Jospin, à Hourtin dès le 25 août 1997, avait privilégié clairement Internet par rapport au Minitel limité technologiquement et, en ne suivant pas Bill Clinton dans sa vision ultra-libérale, avait affirmé la nécessité d’une intervention volontaire, lisible et durable de l’Etat.

En présentant, le 16 janvier dernier, le programme gouvernemental,  » Préparer l’entrée de la France dans la société de l’inform@tion « , le Premier ministre a déterminé six domaines d’intervention prioritaires :

 

  • Ce sont tous les établissement scolaires et de recherche qui seront équipés de connexions à Internet (500 MF ont été débloqués). Les enseignants suivront une formation appropriée.
  • C’est la culture française qui sera mise en avant grâce à l’aide apportée à la création de contenus, à la numérisation de notre patrimoine (INA, Bibliothèque nationale) ou à l’apparition d’Espaces Culture Multimédia.
  • C’est la modernisation des services publics pour améliorer les relations avec les citoyens : accès à Internet dans les bureaux de Poste et les antennes de l’ANPE. Les textes du droit français et les formulaires administratifs seront disponibles sur le Web dès cette année.
  • C’est l’informatisation des entreprises et le développement du commerce électronique, en assurant les utilisateurs de sûreté et de confidentialité.
  • C’est le soutien à l’innovation technologique et industrielle en favorisant la création des entreprises innovantes et la recherche car le secteur des NTIC est pourvoyeur de croissance, d’exportation et donc d’emplois.
  • C’est enfin l’adaptation de la réglementation actuelle, en particulier en matière de cryptologie, pour que la vie privée des utilisateurs et les achats par voie électronique soient protégés.


Ce programme d’action gouvernementale est soumis à un large débat public qui concerne l’ensemble des acteurs des NTIC (citoyens, entreprises, État).
Le Parti Socialiste se doit d’être partie prenante de ce débat car l’Internet représente un enjeu politique évident.
En effet, l’accès à l’Internet, comme à toute nouvelle technologie, est limité par des facteurs économiques, qui sont combinés avec des facteurs socioculturels (âge, niveau d’études, localisation, langues pratiquées). Contrairement à d’autres technologies, qui peuvent conduire à un renforcement des inégalités, l’Internet peut permettre une réduction de celles-ci, en facilitant l’accès au savoir et à la culture et en éliminant les barrières géographiques et sociales.
C’est aussi un moyen pour intéresser à nouveau à la vie publique les jeunes qui se trouvent être les plus attachés à l’usage des nouvelles technologies de communication.
S’il est certain que le développement de l’Internet structurera le territoire physique par le biais des équipements de télécommunications et des effets qu’ils induisent sur les activités, les usagers du réseau façonnent progressivement un nouveau territoire qui est celui de la société de l’information, territoire sans espace ni frontière aux usages multiples et différenciés.
L’appropriation de ces équipements a des effets dynamisants pour les activités économiques et sociales locales en permettant le désenclavement de zones isolées géographiquement et économiquement.
L’Internet constitue également un moteur de croissance et est donc générateur de richesse et d’emplois. Citons parmi les secteurs susceptibles d’être créateur d’emplois : l’émergence de nouvelles formes de médias, la production de logiciels, la mise en place de multiples services à distance, ainsi que tous les services pouvant contribuer au maintien et à l’expansion de l’artisanat, du petit commerce ou des PME, notamment par l’extension de la zone d’action de l’entreprise.
Le télétravail est un exemple d’une forme d’emploi de demain, qui donnera la possibilité de travailler à distance, en temps choisi, voire d’effectuer plusieurs tâches de natures différentes. Ainsi, il pourra renforcer le lien social, notamment la vie privée et la vie locale, en limitant les déplacements.
C’est une nouvelle organisation de l’entreprise qui va progressivement se mettre en place et qu’on peut rapprocher des effets induits par la négociation engagée sur la réduction du temps de travail.
La puissance publique doit permettre à tous de se familiariser et de s’approprier ces nouvelles technologies. Les formations initiale et continue doivent apporter à chacun le recul nécessaire à l’utilisation de l’information par la maîtrise de l’outil Internet.
Il doit naturellement se développer dans le respect des principes auxquels les socialistes sont attachés, notamment la liberté d’expression, le respect de la dignité humaine et de la vie privée, la protection de la propriété intellectuelle et l’égalité des chances.