Tribune pour « Profession politique » – édition salon des maires.

Démocratiser, sécuriser, responsabiliser

Dès la fin de l’été 1997, Lionel JOSPIN a fait de l’entrée de la France dans la société de l’inform@tion, un objectif prioritaire de son gouvernement. Deux ans plus tard, les cinq millions de Français connectés à l’Internet témoignent que nous avons su collectivement rattraper notre retard. Il est vrai que le Minitel, longtemps considéré comme un obstacle, a eu le mérite de nous donner une culture de réseau. Même si l’apprentissage de l’utilisation d’un ordinateur reste encore à faire pour beaucoup de nos concitoyens, la baisse du tarif des communications téléphoniques, l’arrivée du haut débit grâce à la technologie ADSL, la connexion à l’Internet de nos établissements scolaires sont autant de signes d’une démocratisation en marche.
Le développement du commerce électronique va conduire de plus en plus l’internaute à être un consommateur qu’il faut sécuriser. Aujourd’hui, on donne plus difficilement ses coordonnées bancaires par l’Internet que par le Minitel ou même par téléphone. Par ailleurs, Big Brother est présent à l’esprit de tous ceux qui redoutent, à juste raison, l’interconnexion des fichiers. Il faut donc renforcer la protection des données personnelles sur les réseaux. C’est tout le sens de la réforme annoncée de la loi Informatique et Libertés.
L’Internet est tout sauf un espace de non-droit. Cependant, il est parfois nécessaire de modifier la loi. L’affaire « Altern » a ainsi montré la nécessité de clarifier la responsabilité des hébergeurs et des fournisseurs d’accès. La réponse législative à cette question a été donnée, dès le printemps dernier, lors de l’examen en première lecture du projet de loi sur l’audiovisuel.
Démocratiser, sécuriser, responsabiliser: tels sont les enjeux que devra porter la loi sur la société de l’information dont le Parlement sera amené à débattre en 2000. Tout en développant nos propres usages de l’Internet, nous devons promouvoir un modèle républicain de la société de l’information qui conjugue l’autorégulation des acteurs, d’une part et le respect d’une réglementation nationale et communautaire assuré par l’autorité judiciaire, d’autre part.