Question de M. Patrick BLOCHE, Mme Michèle BLUMENTHAL, MM. Gérard REY, Christian SAUTTER, Mme Sandrine MAZETIER, et des…

Question de M. Patrick BLOCHE, Mme Michèle BLUMENTHAL, MM. Gérard REY, Christian SAUTTER, Mme Sandrine MAZETIER, et des membres du groupe socialiste et radical de gauche, à M. le Maire de Paris sur le Musée national des Arts africains et océaniens (12e).

Dans le courant de l’année 2001 et d’ici la fin de 2001, les collections du Musée national des Arts d’Afrique et de l’Océanie vont progressivement être déménagées pour abonder celles du futur Musée des Arts Premiers qu’a souhaité le Président de la République.
A la fin de 2002, dépouillé de ses collections, le Musée des Arts d’Afrique risque de fermer.

On sait ce qu’il advient de ces lieux quand on les ferme. Les projets qui le concernent sont particulièrement vagues et le Musée serait éventuellement pris en charge par l’Education nationale ou alors ce sont des projets qui ne tiennent pas compte du tout du potentiel intrinsèque, au lieu et à ses abords.

Nous voulons signaler le fait que c’est un espace absolument magique. Il présente, à la fois, des œuvres d’art de grande valeur, tout à fait exceptionnelles, et puis aussi à cause de sa qualité architecturale, de ses volumes, de son bas-relief extérieur qui est le plus grand d’Europe, et aussi par le caractère très novateur de son concept, c’est un musée où coexistent des œuvres d’art et des animaux. Il y a aussi un aquarium et une fosse avec des caïmans. Cela a drainé vers ce musée des générations de petits parisiens qui ont ainsi profité des œuvres d’art, et cela a été une première sensibilisation pour des générations de petits Parisiens. Les élus socialistes et radicaux du 12e à travers moi souhaitent exprimer leur inquiétude quant à l’avenir de ce musée. Ils proposent que la Ville soutienne leur mobilisation en faveur d’une reconversion de ce site en Maison de la francophonie et des cultures du monde.

Nous considérons que ce projet ne peut trouver une meilleure implantation. C’est en profonde cohérence avec le passé de ce musée qui s’est appelé, à ses débuts « musée des colonies ». Nous trouverions que c’est une leçon de l’histoire que d’en faire un lieu en hommage aux Arts francophones, et aux cultures du monde. C’est un projet que nous proposons à la Ville.

Réponse:

M. Christophe GIRARD, adjoint. – La réponse que je vais vous apporter ne sera pas tout à fait satisfaisante je pense,

Ce lieu, que je connais bien et que certains d’entre vous également connaissent, comporte en effet des éléments de décoration, et d’architecture importants.

Je suis très attaché, par exemple, au bureau du Général LIAUTEY qui est un lieu exceptionnel, et il est vrai que des générations sont passées dans ce musée et ont rendu visite à son célèbre aquarium.

Malheureusement, tout cela va, en partie, déménager. Je pense que la première chose que nous devons faire, est de demander à l’Etat de nous associer à la réflexion puisque, je vous le rappelle, ce n’est pas un musée municipal. C’est l’un des rares lieux culturels de Paris qui se situe dans un espace sans grand environnement urbain, et qui bénéficie aussi d’un silence et d’une quiétude assez exceptionnels. Si le Maire de Paris, Bertrand DELANOË, n’avait pas fait le choix des musiques pour la Gaîté Lyrique, car il semble que c’est la direction que nous prendrions, je pense que c’est un lieu qui aurait pu être, en effet, envisagé pour la pratique des musiques nouvelles. Je vous propose dont qu’il y ait un véritable débat, que le 12e arrondissement soit associé, que nous demandions à l’Etat de bien vouloir organiser des réunions (je parle du Ministère de la Culture) où la Ville de Paris, la mairie du 12e, mais également les associations discutent du projet que vous venez de présenter, et qu’il soit en effet débattu de façon très ouverte afin que ce lieu exceptionnel puisse accueillir, dans les années qui viennent, le meilleur projet possible pour Paris. Je voudrais simplement nous mettre en garde contre toute précipitation de décision, on sait ce que la Gaîté Lyrique a pu devenir dans les années 70-80.

Donc, ne refaisons pas les mêmes erreurs et permettons à ce musée, si l’Etat le veut bien, de devenir en effet un lieu ouvert, culturel et d’avenir.