Contrat Particulier 2003-2006 entre le Département de Paris et la Région Ile-de-France

Intervention de Patrick BLOCHE,
Président du Groupe socialiste
et radical de gauche

Monsieur le Président,
mes chers collègues,


Au mois de février 2002, la venue dans notre hémicycle du Président du Conseil régional, Jean-Paul HUCHON, revêtait un caractère inédit. Ce rapprochement marquait la volonté d’ouvrir un vrai dialogue entre deux territoires qui se sont souvent ignorés. Le Contrat Particulier qui nous est présenté aujourd’hui montre avec force que cette première n’avait rien de protocolaire.

Hier, nous nous sommes longuement exprimés sur la décentralisation. J’ai ainsi fait part des inquiétudes du groupe socialiste et radical de gauche quant au silence du Gouvernement sur les outils les plus performants et novateurs en ce domaine, à savoir les instruments de coopération entre collectivités territoriales. Pourtant, seul le souci de travailler à la bonne échelle constitue le gage d’une bonne efficacité des politiques publiques. Face à la multiplicité institutionnelle des niveaux de décisions, de nouvelles cohérences, et procédures permettant de définir de grandes actions structurantes sont à imaginer. Dans de nombreux domaines, particulièrement dans ceux des déplacements et du développement économique et social, il nous faut sortir de l’opposition stérile entre centre et périphérie et traiter ensemble la configuration de la couronne parisienne et des quartiers centraux. Il n’était donc que temps de prendre en compte l’extraordinaire croisement des modes de vie, de travail et de loisirs des Franciliens dont Paris est historiquement le carrefour.

Articuler les politiques du Département et de la Région, définir des opérations communes et mobiliser les crédits budgétaires nécessaires à leur réalisation, tel est donc l’objectif de ce contrat pluriannuel qui, à travers 72 actions regroupées en trois thèmes prioritaires, pose les bases d’un partenariat innovant et créatif.

Le domaine des déplacements est certainement celui qui illustre le mieux la nécessité d’agir dans un cadre qui dépasse les frontières administratives. D’ailleurs, les millions de citoyens qui se déplacent chaque jour pour se rendre à leur travail ou pour leurs loisirs n’ont que faire de ces frontières. C’est pourquoi, je me réjouis que le développement des transports en commun et des circulations douces – je pense particulièrement aux 67 millions d’euros consacrés au prolongement du tramway – constitue l’une des priorités de ce contrat.

L’impératif de coopération est également vrai dans le domaine du renouvellement urbain. Ainsi, les efforts en faveur de la requalification des Portes extérieures viendront amplifier les projets de couverture du périphérique inscrits au Contrat de Plan Etat-Région 2000-2006. Ils permettront de rétablir une continuité territoriale qui, des octrois d’hier au boulevard périphérique d’aujourd’hui, a été la victime de politiques qui excluaient Paris du cadre global de l’aménagement de l’Ile-de-France.

Je laisserai le soin à mes collègues du groupe socialiste et radical de gauche d’approfondir ces différents thèmes mais je tenais d’ores et déjà à exprimer notre satisfaction sur le contenu même de ce contrat particulier.


Fruit d’un dialogue incessant entre toutes les parties prenantes, ce contrat est l’expression d’une volonté commune. En février dernier, l’opposition nous avait assuré de sa  » participation constructive et sincère.  » Elle a ainsi pu s’exprimer au cours des nombreuses réunions de concertation qui ont été organisées et qui lui ont permis de constater que les propositions qu’elle formulait, étaient prises en compte.

Aussi, dans ce contexte plutôt consensuel, le vœu présenté par le groupe UMP sur l’implantation du futur tramway dénote quelque peu.
D’abord parce qu’il prétend rouvrir le débat sur le site d’implantation alors que la question a été tranchée à deux reprises : une première fois, par la précédente municipalité qui avait fait le choix des Maréchaux ; une seconde fois, par les Parisiens lorsqu’en mars 2001 – par leur vote – ils ont approuvé le contrat de mandature que vous leur aviez proposé, Monsieur le Maire.
Le souhait exprimé par le vœu d’une double consultation de nos concitoyens (large consultation, d’une part ; referendum, d’autre part) pourrait apparaître habile. Craignons que la fébrilité démocratique de l’opposition municipale n’ait avant tout pour objectif et surtout conséquence de retarder la mise en service de cette infrastructure prévue pour 2006.

De fait, rappelons-le, le Contrat particulier ne peut être prisonnier de nos enjeux parisiens, tant il concerne tous les Franciliens. Il doit renforcer les actions déjà engagés, non les limiter ou les retarder.

Monsieur le Maire, avant même votre élection, vous aviez déclaré que  » l’ère d’un exécutif parisien centralisé, replié sur ses frontières et entretenant avec la banlieue des relations qui mêlent mépris et arrogance, était révolue.  » Le Contrat Particulier en apporte aujourd’hui une nouvelle preuve et s’inscrit en cohérence avec les objectifs du contrat de mandature. C’est pourquoi, le groupe socialiste et radical de gauche soutiendra avec enthousiasme ce projet de délibération.