Relatif à la situation du groupe TATI
Voeu de Patrick BLOCHE,
Jean VUILLERMOZ,
Georges SARRE,
et des élus des groupes socialiste et radical de gauche, communiste et MRC.
Depuis qu’au début du mois de septembre 2003 a été annoncé le dépôt de bilan du groupe TATI, dans la limite des prérogatives que lui accorde la loi, la municipalité parisienne s’est engagée activement, en faveur d’un plan de sauvetage de l’entreprise et de ses salariés.
Dès le premier jour, nous avons manifesté notre attachement à ce que représente socialement et commercialement cette enseigne emblématique du Paris populaire. Nous n’avons eu de cesse de répéter que la disparition de ces magasins, gage de mixité sociale au cœur de notre Capitale, serait inconcevable. Quant au coût social que représenterait la perte de 1.200 emplois dans toute la France, dont 800 à Paris, il est tout simplement inacceptable.
Dès le 15 septembre 2003, une délégation de l’exécutif municipal recevait les représentants des salariés. Parallèlement, l’Adjoint au Maire en charge du commerce recevait M. Fabien OUAKI, actuel PDG du groupe, pour entendre ses arguments et lui faire part des inquiétudes de la Ville. Elle a pris également contact avec la présidente du Tribunal de Commerce de Paris pour lui signifier la préoccupation de la Municipalité.
Au même moment le Maire de Paris s’adressait par lettre à M. François FILLON, Ministre des Affaires sociales, ainsi qu’à M. Renaud DUTREIL Secrétaire d’état au commerce afin de rappeler toute l’importance que la municipalité parisienne attachait à la résolution positive de ce dossier et de leur demander ce que l’Etat entendait mettre en œuvre pour atteindre cet objectif. Pour toute réponse nous dûmes nous contenter de simples accusés de réception, semblant marquer un manque d’intérêt flagrant pour ce drame économique, social et humain.
Enfin, après le nouveau délai accordé par le Tribunal de Commerce jusqu’au 2 juillet prochain pour proposer un plan de redressement de la société, les salariés obtenaient du Tribunal de Grande instance l’annulation de 39 licenciements proposés par le comité central d’entreprises. L’exécutif municipal recevait de nouveau le 12 mars dernier les représentants des salariés du groupe TATI. Ce fut l’occasion pour la Ville de rappeler les actions qu’elle avait entreprises et de réaffirmer sa résolution à défendre TATI à Paris et en France. Mais ce fut aussi l’occasion d’entendre l’inquiétude croissante, face à l’absence de toute perspective, d’employés dont les conditions quotidiennes de travail se dégradent.
En conséquence, le Conseil de Paris réaffirme ici son refus de voir disparaître cette entreprise. Il tient également à réaffirmer son soutien aux salariés qui, tout en luttant pour la préservation de leur emploi, assurent chaque jour dans des conditions difficiles la poursuite de l’activité.
Inquiet de voir chaque jour s’aggraver la situation financière du groupe, sur proposition de MM. Patrick BLOCHE, Christophe CARESCHE, Mme Annick LEPETIT, MM. Daniel VAILLANT, Jean VUILLERMOZ, Jacques DAGUENET, Mme Sophie MEYNAUD, M. Georges SARRE et les membres des groupes Socialiste et Radical de Gauche, Communiste et MRC,
– Que le Tribunal de Commerce propose dès que possible une stratégie de redressement durable de cette société en refusant tout dépeçage consistant à liquider l’entreprise et à licencier le personnel pour céder ensuite à des repreneurs les seuls actifs, notamment immobiliers, du groupe ;
– que M. le Maire de Paris réinterpelle de nouveau l’Etat, en s’adressant au nouveau gouvernement, afin de savoir comment il entend œuvrer dans ce dossier pour défendre l’emploi, nouvelle priorité affichée par celui-ci, et préserver la diversité de l’offre commerciale française face à la concurrence des enseignes étrangères.