visant à nommer la piscine située rue Dénoyez dans le 20ème ardt de Paris « Piscine Alfred Nakache »
Voeu de Patrick BLOCHE,
Tony DREYFUS, Roger MADEC, David ASSOULINE,
Frédérique CALANDRA,
Moïra GUILMART,
Georges SARRE
et des élus des groupes socialiste et radical de gauche et MRC.
Située au cœur de Belleville, point de rencontre de quatre arrondissements (Xème, XIème, XIXème et XXème), la piscine du 4-12 rue Dénoyez va bientôt voir le jour. En effet, le démarrage des travaux est prévu dès l’automne, avec un objectif d’ouverture en 2007.
Face au manque d’équipements publics, et notamment d’équipements sportifs dans ce secteur du bas Belleville, les habitants comme les associations se réjouissent de cette ouverture prochaine.
Il serait particulièrement symbolique que le nom d’Alfred Nakache soit donné à cette future piscine.
Né en 1915 à Constantine, il débute la natation à l’âge de 8 ans et rejoint en 1934 le Racing Club de France puis le Club nautique de Paris. En 1936 il participe aux Jeux Olympiques de Berlin. Son palmarès continue au fil des années de s’étoffer. Alors qu’il s’octroie le record du monde du 200m brasse en 1941, le régime de Vichy estime qu’il n’est plus sportif de haut niveau et surtout qu’il n’est plus français, car juif.
Il rejoint alors la zone libre à Toulouse. Malgré les efforts de nombreuses personnes pour l’aider à échapper aux rafles, Alfred Nakache, sa femme et sa fille sont arrêtés et déportés en 1943 au camp d’extermination d’Auschwitz. Après avoir connu la gloire, représenté son pays, il connaît l’horreur des camps et surtout la séparation d’avec sa famille qu’il ne reverra jamais. Lui arrive à survivre jusqu’à la Libération en 1945 mais il ne pèse plus que 42kgs et est brisé moralement après avoir vécu l’innommable.
Après avoir cherché sa femme et sa fille assassinées dès leur arrivée, il se réfugie à Toulouse. Malgré son désespoir, Alfred Nakache renoue avec sa passion pour faire face. En 1946, à force de volonté, il redevient champion de France du 200m brasse et revient ainsi au plus haut niveau international. Il termine sa carrière sportive en 1947 dans l’équipe de polo, discipline de ses débuts, aux Jeux Olympiques de Londres. Après avoir repris le métier de professeur de sport à la Faculté de droit de Toulouse puis après quatre années passées à la Réunion comme responsable de club, il s’établit pour sa retraite en 1976 à Sète. Il meurt le 4 août 1983 à Cerbère alors qu’il effectue ses 1000m quotidiens de nage.
Alfred Nakache, c’est bien sûr un des plus beaux palmarès français avec 15 titres individuels de champion de France, dont 6 en 100m nage libre de 1935 à 1942, 1 en 400m nage libre en 1942, et 4 en 200m nage papillon de 1938 à 1946, les records du 100m et 200m brasse au niveau européen, le record du monde du 200m brasse le 4 juillet 1941 à Marseille ; mais, avant tout, il restera pour tous un exemple de ténacité, de courage et de force tant mentale que physique, bref un exemple pour toutes les générations et plus spécialement pour les nageurs, qu’ils soient pratiquants amateurs ou sportifs de haut niveau.
Aussi, sur proposition de Patrick BLOCHE, Tony DREYFUS, Roger MADEC, David ASSOULINE, Frédérique CALANDRA, Moïra GUILMART et les élus du groupe socialiste et radical de gauche, Georges SARRE et les élus du groupe Mouvement Républicain et Citoyen, le Conseil de Paris émet le vœu que :
Le nom d’Alfred Nakache soit donné à la piscine située au 4-12 rue Dénoyez, dans le 20ème arrondissement de Paris.