Orientations budgétaires de la Ville et du Département

Intervention de Patrick BLOCHE,
Président du Groupe socialiste
et radical de gauche

Monsieur le Maire,
Mes cher(e)s Collègues,

L’exercice budgétaire pour 2006 apportera la preuve, une fois encore, que la solidarité est notre priorité : le Groupe Socialiste et radical de gauche se réjouit particulièrement du progrès, qui est quantitatif (+50% depuis 2001) mais pas seulement, car des réformes de fond ont été engagées pour que solidarité rime plus que jamais avec égalité et justice sociale.
Le logement est au cœur de cette politique. Ayant à l’esprit l’ampleur de la crise nationale et francilienne et les drames que nous venons de connaître à Paris, nous tenons à souligner le véritable saut qualitatif que proposent ces orientations budgétaires en ce domaine. Un effort de 4000 logements au moins financés en 2006, soit le tiers des 12.000 logements sociaux de l’Ile-de-France alors que Paris ne compte qu’un sixième de la population de notre région, avec une dotation de 100 millions d’euros au compte foncier pour le logement social. Pour mémoire, cette dotation était de 30 M€ au Budget Primitif 2004 et de 50 M€ en 2005. En outre, la mobilisation de crédits que nécessite la lutte contre l’habitat insalubre se poursuit, 152 M€ y étant consacrés sur 6 ans, rappelons-le.
Mais le volontarisme de notre municipalité ne suffira pas à compenser les carences d’un Etat qui ne met pas en œuvre une politique offensive pour faire face à la crise du logement. Nous attendons ainsi l’Etat en matière de cessions de terrains, la Ville ayant cette année déjà avancé des moyens financiers pour le lancement de nouveaux programmes sociaux.
Soutenir les ménages parisiens dans leurs dépenses locatives fait naturellement partie intégrante de la politique familiale que la majorité actuelle a impulsée depuis le début de la mandature. La réforme des aides sociales facultatives avec l’ouverture aux familles de deux enfants de l’allocation Paris Logement Famille contribuera à maintenir l’équilibre de la population parisienne, en aidant des familles à revenus modestes et moyens à rester dans la Capitale.
Dans un autre domaine, les revendications des personnes handicapées, exprimées encore la semaine dernière place de l’hôtel de Ville, nous rappelle que leurs conditions de vie en France sont loin d’être satisfaisantes. C’est conscients de cette réalité que nous avons multiplié les moyens mobilisés par 10 depuis 2001. En 2006, la Prestation de Compensation Handicap entrera en vigueur. Son financement, évalué à 46 M€, est cependant chargé d’incertitudes d’origine gouvernementale, et nous sommes inquiets de constater qu’il risque de soulever les mêmes problèmes pour les collectivités locales que celui du RMI.


Notre ambition pour Paris est qu’elle soit tout à la fois une ville dont la qualité de vie soit de plus en plus attractive, et un pôle dynamique sur le plan économique. Nous tenons à cet égard à saluer une nouvelle fois les multiples initiatives lancées par Christian Sautter pour faire baisser de manière significative le chômage parisien (ce qui est le cas depuis trois ans), ou pour soutenir activement la création d’entreprises à Paris : 25.000 entreprises ont ainsi été créées en 2004. Plusieurs études récentes ont d’ailleurs souligné l’attractivité de Paris auprès des décideurs internationaux, classant notre ville deuxième après Londres. De fait, de nombreux sièges sociaux font leur retour – parfois médiatisé- dans la Capitale.
Dans le même esprit, la municipalité parisienne s’engage pour l’innovation technologique : notre ville est au cœur de trois des quinze pôles de compétitivité labellisés par le gouvernement avant l’été, ce qui représente 35.000 emplois attendus en Ile-de-France. Paris développe également depuis 2001 les dispositifs d’accompagnement spécifiques pour les créateurs d’entreprises de haute technologie, incubateurs et pépinières pour accueillir les structures naissantes, avec en 2006, par exemple, l’ouverture de Paris Biopark dans le 13ème arrondissement. Médecine, génétique, cinéma, informatique, imagerie, Paris investit dans les secteurs qui contribuent à son rayonnement international et qui créent les emplois de demain.
Notre majorité est convaincue de l’importance des politiques d’insertion par l’emploi. Même si le gouvernement en a, en principe, la responsabilité première, Paris a élaboré dans son Plan Départemental d’Insertion de nombreux moyens qui visent à la réinsertion professionnelle des allocataires du RMI. Dans le cadre du Forum Paris pour l’Emploi qui s’est déroulé la semaine dernière, une attention toute particulière a été ainsi accordée aux publics les plus fragilisés : jeunes, plus de 45 ans, RMIstes, par l’élaboration d’un dispositif de suivi spécifique.

De grandes ambitions donc, pour répondre à des besoins multiples, aux attentes des Parisiens : sera ainsi poursuivie en 2006 la politique d’investissements massifs, plus d’un milliard d’euros annuel depuis 2004. Nous nous en réjouissons, car nous inscrivons ainsi notre politique dans le long terme, et écrivons ainsi l’avenir.

On ne peut pas en dire autant d’un Etat trop souvent inscrit aux abonnés absents et qui continue de décentraliser ses déficits sur les collectivités territoriales : le désengagement de l’Etat pour 2006 peut être ainsi évalué à 150M€, un record, autant d’euros qui pèsent comme une menace sur l’équilibre budgétaire de notre ville-département. Nous soutenons pleinement, Monsieur le Maire, votre détermination à faire appliquer la loi à la lettre, afin d’obtenir une compensation à l’euro près.

Nous sommes désormais suffisamment avancés dans la mandature pour apprécier la valeur de ce que nous avons accompli et pour mesurer la nécessité de poursuivre plus que jamais dans la même direction. Ces orientations budgétaires montrent que nous ne relâchons pas notre effort, malgré les contraintes, et de cela le Groupe Socialiste et radical de gauche en est particulièrement fier.