Relatif à l’attribution d’un site parisien à Emmanuel LEVINAS

Voeu de Patrick BLOCHE,
de Lyne COHEN-SOLAL
et des élus du groupe socialiste et radical de gauche.

 

Le 12 décembre 1905, à Kaunas en Lituanie, naissait Emmanuel Levinas qui deviendra l’un des philosophes, penseurs et écrivains français le plus lu au monde .

Arrivé en France en 1923, il poursuivit sa formation à l’université de Strasbourg grâce aux cours de Charles Blondel et de Maurice Halbwachs, et découvre la pensée de Bergson, qu’il reconnaîtra toujours comme l’un des philosophes majeurs du XXème siècle. Il y fait la connaissance d’un autre étudiant de philosophie avec lequel il se lie d’amitié pour le reste de sa vie : Maurice Blanchot.

A Paris, de 1930 à la guerre, Levinas, délaissant l’agrégation, occupe diverses fonctions à l’Ecole normale israélite d’Auteuil, qui forme des enseignants de l’Alliance israélite universelle. Il y poursuit ses recherches philosophiques sur la phénoménologie, et publie divers articles, dont en 1932, dans la Revue philosophique, le premier article consacré en France à Heidegger ( » Martin Heidegger et l’ontologie « ). Sa connaissance de l’Allemagne l’amène a être l’un des premiers à dénoncer, dès 1934, les dangers du nazisme (article intitulé  » Quelques réflexions sur la philosophie de l’hitlérisme  » et publié en novembre 1934 dans la revue Esprit).
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et ne reviendra qu’en 1945, pour retrouver l’Ecole normale, cette fois-ci comme directeur.
Son nom commence à faire son apparition dans les milieux philosophiques, notamment grâce à l’amitié de Gabriel Marcel, dont il fréquente les réunions hebdomadaires, et de Jean Wahl, qui lui offre plusieurs occasions d’intervenir au Collège philosophique. Jean Wahl est aussi celui qui le conduit à préparer une thèse d’Etat, publiée en 1961 sous la titre Totalité et infini, et qui marque enfin la reconnaissance de l’œuvre de Levinas dans l’Université. Il devient chargé de cours en 1964 à Poitiers, puis maître de conférence à Nanterre, avant d’être nommé Professeur de 1973 à 1976 à la Sorbonne. Sa retraite effective interviendra en 1979.

Penseur secret et difficile, Emmanuel Levinas n’est en rien conforme au modèle de l’intellectuel engagé qui domina en France après la guerre. Son œuvre, au carrefour de la phénoménologie et de la pensée juive, lui assura pourtant une renommée qui, bien que tardive, ne cesse d’aller croissante et de l’imposer comme l’un des tout premiers philosophes de la seconde moitié du XXème siècle et l’un des français les plus lus au monde.

Aussi, afin de lui rendre hommage en cette année du centenaire de sa naissance, et sur proposition de Patrick BLOCHE, Lyne COHEN-SOLAL et des élus du groupe socialiste et radical de gauche, le Conseil de Paris émet le vœu :

Que le nom d’Emmanuel LEVINAS soit attribué à un lieu de la Capitale, si possible dans le 5ème arrondissement.