relatif à l’adoption par la Ville de Paris du projet de dédier du projet de dédier aux « Mères de la Place de Mai »

Voeu de Patrick BLOCHE
et des élus du groupe socialiste et radical de gauche.

 

Nous avons rencontré, en avril dernier, Mesdames Estella CARLOTTO et Maria Marta ROSINBLIT, respectivement Présidente et Vice-Présidente de l’Association des Grands-Mères de la Place de Mai ;

Considérant l’hommage que l’on doit rendre à l’Association des Grands-Mères de la Place de Mai  » qui mène, depuis 1977, une lutte admirable pour retrouver la trace de leurs enfants disparus durant la dictature argentine ;

Considérant que cette Association rend hommage, par son nom, aux grands-mères qui s’adonnent, toutes les semaines, à d’interminables rondes en souvenir de leurs enfants ou petits-enfants disparus, sur la Place de Mai qui commémore d’ailleurs l’indépendance de l’Argentine à Buenos Aires ;

Considérant que les Grands-Mères de la Place de Mai ont permis l’usage de vérifications ADN en cas de doute sur l’identité, via la constitution d’une banque du sang. Leur action a également inspiré une loi obligeant une personne soupçonnée d’avoir enlevé ou recueilli un enfant disparu, à établir la preuve génétique de son lien de parenté en cas de doute. De plus, la pugnacité des actions médiatiques de l’Association, pour communiquer leurs démarches et les développer, mérite d’être reconnue et estimée en France ;

Considérant que leur combat, qui bénéficie d’une reconnaissance internationale en tant que défendant la cause des enfants et leurs droits, doit être salué à Paris, au nom de la promotion des droits de la personne humaine ;

Considérant que la Présidente de cette Association, Estela Carlotto, pressentie pour recevoir le Prix Nobel de la Paix, représente un symbole important du mouvement de défense des droits des enfants ;

Considérant que la Ville de Paris entend œuvrer pour que de telles violations, intolérables au regard des droits de la personne humaine ne se reproduisent plus ;

Considérant que la mise en œuvre d’actions visant à promouvoir la visibilité des femmes dans l’espace public doit être un volet important d’une politique volontariste en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes ;

Considérant le très grand nombre de femmes, résistantes, militantes de différentes causes, écrivaines, scientifiques, artistes, sportives, etc, ayant eu un rôle éminent dans l’Histoire, rôle pourtant injustement occulté ou insuffisamment reconnu ;
Considérant que l’action des Grands-Mères de la Place de Mai touche de près la Ville de Paris où vivent de nombreux immigrés argentins dont certains réfugiés politiques ;

Considérant enfin qu’en souvenir de leurs fidèles rendez-vous hebdomadaires sur la place de Mai, symbole de leur lutte contre l’oubli, il serait souhaitable que la Ville de Paris baptise une place parisienne du nom de : « Les Mères de la Place de Mai » ;

Considérant que, dans le cadre d’une politique volontariste en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes, cette place pourrait, notamment, trouver sa localisation au sein d’un nouveau quartier de la Ville.

Considérant que la date du 10 décembre, qui commémore la Journée Internationale des Droits de l’Homme, serait symboliquement importante pour l’inauguration d’une telle place ;

Aussi, sur proposition de Anne HIDALGO, Patrick BLOCHE et des membres du groupe socialiste et radical de gauche, le Conseil de Paris émet le vœu qu’en reconnaissance de la lutte menée par l’Association des Grands-Mères de la place de Mai, une place parisienne du nom « Mères de la Place de Mai », soit inaugurée le 10 décembre 2006.