en hommage à Auguste SCHEURER-KESTNER à l’occasion du centenaire de la réhabilitation d’Alfred DREYFUS

Voeu de Patrick BLOCHE, Christophe GIRARD
et des élus des groupe socialiste et radical de gauche.

 

Le 13 juillet 1897, Auguste Scheurer-Kestner, Sénateur inamovible de l’Alsace et Vice-président du Sénat apprend que l’auteur du bordereau attribué au capitaine Alfred Dreyfus est en réalité le commandant Esterhazy.

A compter de ce jour, Auguste Scheurer-Kestner demandera la révision du procès de 1894 qui a injustement condamné Dreyfus pour haute trahison.

Il a joué un rôle dans le ralliement d’Emile Zola, de Georges Clémenceau et d’Octave Mirbeau à la défense du capitaine Dreyfus.

Le 13 novembre 1897, Auguste Scheurer-Kestner est le premier homme politique à révéler que le vrai coupable n’est pas Dreyfus et que son identité est connue.

Deux jours plus tard, Mathieu Dreyfus, frère du capitaine Alfred Dreyfus, dénonce publiquement Esterhazy dans une lettre au Ministre de la Guerre.

Auguste Scheurer-Kestner, qui se bat pour la vérité et la justice, devient pour une partie de la presse de l’époque « un Prussien, un boche, un agent du syndicat juif ».

Emile Zola publie des articles pour défendre le « grand et juste » Scheurer-Kestner et dénonce l’antisémitisme de la presse, avant même de s’engager directement dans l’affaire.

Auguste Scheurer-Kestner ne parviendra pas à convaincre ses collègues du Sénat de mener le combat de la réhabilitation du capitaine. Il sera d’ailleurs désavoué le 13 juillet 1898, en n’obtenant que 80 voix sur 229 votants lorsqu’il représentera sa candidature à la vice-présidence.

Le 12 juillet 1906, la Cour de cassation casse sans renvoi le verdict de 1899 qui avait condamné à nouveau Dreyfus avec circonstances atténuantes.

Le 13 juillet 1906, Alfred Dreyfus est réintégré dans l’armée, il devient chef d’Escadron et fait Chevalier de la Légion d’Honneur.

La mémoire d’Auguste Scheurer-Kestner est déjà honorée à Paris par la sculpture de Dalou dans le jardin du Luxembourg, une rue porte son nom à Asnières mais pas à Paris.

Sur proposition de Christophe Girard, Patrick Bloche et des membres du groupe socialiste et radical de gauche, le Conseil de Paris émet le vœu, à l’occasion du centenaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus, que le nom d’Auguste Scheurer-Kestner soit donné à une voie parisienne.