Communication sur le développement économique, l’innovation, la recherche et l’enseignement supérieur

Intervention de Patrick BLOCHE,
Président du Groupe socialiste
et radical de gauche

Monsieur le Maire,
Mes cher(e)s collègues,

Notre ville dispose d’atouts considérables dans la compétition économique mondiale. Et pourtant, jusqu’en 2001, la valorisation de cet exceptionnel potentiel n’était manifestement pas une priorité municipale. Avec plusieurs de vos adjoints, vous avez souhaité faire un choix contraire, Monsieur le Maire, en vous engageant d’emblée dans la promotion d’une ville dynamique et attractive. Et il faut être amnésique ou avoir un sacré culot quand on a été adjoint de MM. Chirac et Tiberi, comme Madame de Panafieu, pour oser tenir le discours outrancier et caricatural que nous venons de subir.

Et les faits sont là. Notre ville arrive au premier rang mondial en terme de PIB par habitant, très loin devant son challenger Los Angeles, comme l’a montré tout récemment l’enquête menée par Standard and Poor’s. En matière d’attractivité pour les entreprises, est-il besoin d’énumérer une fois encore les nombreux rapports récents de cabinets d’études internationaux qui placent Paris au tout premier rang mondial, parfois même devant Londres ou New York. Et ce n’est que la mauvaise foi qui conduit l’opposition municipale à répéter que notre politique ferait fuir les entreprises ; les chiffres prouvent le contraire, 115.000 créations nettes d’entreprises entre 2001 et 2005, et 194 nouvelles implantations en 2005, dont 139 dans Paris intra-muros. Pour la première fois en 2005, l’Ile-de-France est devenue la région la plus attractive d’Europe.

Les grandes opérations d’aménagement qui ont été initiées, ou les choix faits dans le cadre du PLU renforcent cette dynamique. Et dans un contexte économique difficile, nous sommes fiers du volontarisme de la municipalité en matière de développement économique et de lutte contre le chômage, avec une réelle créativité, comme en témoignent nombre d’initiatives innovantes telles les Forums pour l’emploi qui remportent un réel succès auprès des demandeurs d’emploi et des entreprises, ou la redéfinition des missions de la SEMAEST qui permet de restaurer la mixité des activités dans un certain nombre de quartiers parisiens. Les résultats sont probants : en trois ans, le chômage parisien a baissé de 21%, contre 8% en France, et, spécificité parisienne, le commerce de détail continue de progresser.

Notre ambition économique ne peut cependant pas se réduire à nos 105 kilomètres carrés. La dynamique parisienne ne peut se concevoir qu’au cœur de son agglomération. La coopération est nécessaire, c’est pourquoi notre municipalité s’est engagée depuis 2001 dans une démarche de dialogue pour construire des partenariats avec les collectivités voisines. C’est ce qui fonde le dynamisme et le succès de la « conférence métropolitaine », que nous venons de résumer encore récemment.

Nous souhaitons, par ailleurs, faire de notre ville la « capitale de l’intelligence ». Notre assemblée aura voté pour l’année 2006 plus de 6 millions d’euros de subventions aux trois pôles de compétitivité franciliens Cap Digital, Medicen, et Systématic. Une délibération en ce sens est encore inscrite à l’ordre du jour de cette séance. Médecine, génétique, cinéma, informatique, imagerie, la Ville de Paris investit dans les secteurs les plus porteurs en matière de développement, ceux qui contribuent au rayonnement international de notre cité et aux emplois de demain.

Nous tenons également à saluer la mise en place des « Services Productifs Locaux », qui créent de véritables pôles d’excellence dans des domaines comme l’informatique ou les jeux vidéos, en permettant la synergie entre créateurs, commerces et entreprises qui ont le même domaine de compétence.
L’innovation est donc bien une priorité de l’action municipale, avec une politique très offensive pour développer l’hébergement des entreprises innovantes, les surfaces d’accueil ayant été multipliées par 8 depuis 2001, et un accompagnement des jeunes créateurs d’entreprises pour garantir la pérennité de celles-ci.
L’innovation, c’est aussi la révolution numérique, et vous en avez fait, Monsieur le Maire, une grande ambition, en élaborant un plan qui fait progressivement de Paris « une ville numérique du 21ème siècle ». L’enjeu est considérable pour le développement et la compétitivité économique de notre ville, car il s’agit de tirer profit d’une révolution qui bouleverse, depuis une dizaine d’années, l’ensemble des activités humaines, mais aussi de se donner les moyens d’anticiper l’émergence de nouveaux usages jusque-là insoupçonnés. N’en déplaise à Mme de Panafieu qui avait en son temps qualifié le plan numérique « d’incantations stériles », il s’agit bien de mesures concrètes et ambitieuses puisqu’il vise notamment à relier 80% des immeubles parisiens à la fibre optique d’ici 2012, ou à offrir aux Parisiennes et aux Parisiens 400 points WiFi gratuits d’ici le milieu de l’année prochaine.

Miser sur l’intelligence, c’est investir aujourd’hui dans l’université et la recherche. Et nous sommes très inquiets de voir que l’actuel gouvernement est incapable de faire face à cet enjeu essentiel : les universités manquent de moyens et les étudiants voient se dégrader leurs conditions de scolarité. Il est impératif et urgent d’agir, ce qui a amené la municipalité a allé très au-delà de ses compétences propres, en mettant en œuvre tous les moyens dont elle dispose pour valoriser le potentiel universitaire et de recherche remarquable dont dispose Paris, première ville universitaire d’Europe. Il s’est agi de rattraper le retard en investissements que notre ville avait pris en ne signant de convention avec l’Etat qu’en 2000. Dès 2002, un avenant plus ambitieux a été signé, engageant plus de 400 millions d’euros sur la durée de cette mandature, pour lancer des opérations de construction ou de rénovation devenues indispensables. Notons que c’est plus que ce que l’Etat investit lui-même. La reconstruction de l’université Denis-Diderot Paris-VII sur la ZAC Paris rive gauche est ainsi la plus grande opération d’urbanisme universitaire depuis 40 ans en France. Mais ce rattrapage sera freiné si l’Etat ne s’engage pas significativement. Et vite. La discussion du prochain Contrat de projet Etat-Région n’est, à cet égard, guère rassurante.


Avec cette communication, Monsieur le Maire, vous faites la preuve que Paris est à nouveau en mouvement, et se tourne résolument vers l’avenir. Votre ville est redevenue attractive, comme le montre le gain de nouveaux habitants. Le Groupe Socialiste et Radical de Gauche est, de fait, particulièrement fier de contribuer à ce changement.