Conditions de sécurité entourant les matches

Intervention de Patrick BLOCHE,
Président du Groupe socialiste
et radical de gauche

Monsieur le Maire,
Mes cher(e)s collègues,

Je souhaiterais tout d’abord avec gravité, au nom du groupe socialiste et radical de gauche, m’associer pleinement aux propos qui ont été tenus dans cette Assemblée suite au 23 novembre dernier, depuis les évènements dramatiques ayant entraîné la mort d’un homme. Notre groupe souhaiterait évidemment s’inscrire pleinement dans la condamnation d’évènements honteux, insupportables, intolérables face à ce déchaînement de racisme et d’antisémitisme dans l’enceinte d’une manifestation sportive.

Nous sommes tous interpellés, et nous sommes tous interpellés parce que nous sommes tous engagés dans l’action publique et que l’action publique, c’est parfois compliqué. Et en l’occurrence face aux éléments du dossier qui nous est soumis, rien ne serait pire que de se laisser aller à la facilité, rien ne serait pire que de fuir ses responsabilités.

Et en l’occurrence, il pourrait être finalement simple de dire : « Coupons tout lien entre le club et la Ville. Lavons-nous les mains, ce n’est pas notre affaire. Et après tout, il ne revient pas à la Municipalité d’assurer l’ordre public, ce ne sont pas dans ses missions définies par la loi ».

Mais parce que nous sommes tous des responsables publics, parce que nous avons une conception et une conception haute de ce qu’est la responsabilité politique, eh bien, nous prenons à bras le corps un problème compliqué qui n’est pas uniquement un problème parisien car le racisme, l’antisémitisme dans les stades, les manifestations dites de houliganisme touchent non seulement le P.S.G. mais de nombreux clubs en France et en Europe, comme cela a été rappelé.

Alors oui, au non du groupe socialiste et radical de gauche, merci à vous, Monsieur le Maire, merci à vos adjoints, Christophe Caresche et Pascal Cherki, pour tout ce que vous avez dit avec force et fermeté, avec solennité parfois quand il le fallait depuis le 23 novembre dernier, ces discours étant suivis d’acte.

Merci à vous aussi, Monsieur le Préfet de police, dont nous mesurons la complexité de la tâche et merci pour ce que vous avez dit encore ce matin traduisant votre engagement clair pour assurer l’ordre public.
Alors nous nous retrouvons ce matin en séance du Conseil de Paris pour que nous puissions effectivement rassembler notre Assemblée, dépasser nos clivages politiques traditionnels et effectivement voter, nous l’espérons à l’unanimité, un vœu, un vœu de l’Exécutif qui porte un certain nombre de conditions et qui inscrive les relations entre la Ville de Paris et le club de Paris Saint-Germain dans un nouveau cadre et dans un nouveau contexte.

A cet égard, nous avons retenu 3 mots-clefs, interdiction, fermeture, dissolution, qui traduisent un certain nombre d’exigences, d’exigences qui ne sont pas forcément nouvelles mais d’exigences qui sont renouvelées. En l’affaire, il faut que chacun prenne ses responsabilités et agisse sans aucune complaisance.

Et je pense que le jugement de nos concitoyens serait sévère si nous pouvions être taxés à tout moment de complaisance quand en plus il s’agit des valeurs du sport qui sont des valeurs de Paris et qui sont des valeurs universelles.

Alors il faut que chacun prenne ses responsabilités. Il faut effectivement une interdiction administrative du stade pour sans doute le millier de « fachos » qui déchaînent leur haine raciste et antisémite. Il faut la fermeture à titre conservatoire, et autant qu’il le faudra dans le temps, de la partie basse de la tribune de Boulogne. Il faut effectivement que puissent être dissous les associations de supporters qui ne s’engageraient pas clairement dans cette démarche.

Et nous nous réjouissons, même si nous avons constaté qu’elle aurait pu être prise plus tôt, que le Ministre de l’Intérieur ait enfin appliqué la loi de juillet 2006 avec le décret du 8 décembre 2006 qui permet de la rendre effective.

A partir de là, je me réjouis, nous nous réjouissons en l’occurrence des engagements que vous avez pris, Monsieur le Maire, en notre nom, de programmer, d’ores et déjà, un nouveau débat au Conseil de Paris en février 2007 pour nous présenter un avenant à la convention qui lie le club à la Ville de Paris, traduisant ainsi tous nos engagements, mais aussi toutes nos exigences nouvelles. Et nous vous remercions également que ce vœu dise clairement que le versement de la subvention pour 2007 sera conditionné par le renforcement de cette convention.

En l’occurrence, il faudra que la Ville, comme l’a fait jusqu’à présent, prenne toutes ses responsabilités, y compris dans sa dimension financière, s’il s’agit de faire au Parc des Princes des investissements de sécurité.

De fait, le groupe socialiste et radical de gauche vous appuie plus que jamais dans cette démarche de fermeté, mais aussi de responsabilité car ce sont les valeurs de Paris qui sont en jeu et collectivement, si nous agissons en responsabilité et avec un esprit qui amène chacun à assumer les siennes, je pense que nous arriverons dans le temps et avec toute la nécessité d’agir vite à résoudre cette question très politique qui nous est posée.

Je vous en remercie.