Rénovation du stade Jean Boin
Monsieur le Maire,
Mes Chers Collègues,
Le groupe socialiste et radical de gauche se réjouit profondément du projet de rénovation du stade Jean Bouin que vous nous proposez aujourd’hui.
Ce haut lieu du sport, et en particulier du rugby parisien et français, ne mérite pas moins que ce projet d’envergure qui donne à la Capitale et au 16ème arrondissement, ainsi qu’à nos sportifs, qu’ils soient professionnels ou amateurs, et au sport français, en un mot au rugby, un temple pour ses dieux du stade.
Certes, Jean Bouin accueille plusieurs disciplines qui, du reste, y seront maintenues pour la plupart, mais c’est le rugby, grâce au Stade français, grâce à Max GuazziniI, grâce à Fabien Galthié et à ses succès, qui en a fait la notoriété, au-delà bien sûr de l’arrondissement où il est implanté, et même disons-le, au-delà de Paris.
Et c’est cela qui, précisément, justifie pour l’essentiel le présent projet, un projet de réaménagement qui répond parfaitement à des besoins nouveaux en croissance et diversifiés.
Nous savons tous ici, au sein de cette Assemblée, que les premiers bâtiments du stade Jean Bouin datent de 1925. Et, bien qu’ils ont été rénovés à plusieurs reprises, il reste qu’aujourd’hui toutes les parties en présence se prononcent unanimement sur l’obligation de hausser le niveau de l’accueil des joueurs, des sportifs, des cadres et dirigeants et, bien sûr, des supporteurs et des visiteurs dont on peut espérer à l’avenir qu’ils ne seront pas obligés de suivre certains matchs de rugby avec un parapluie !
C’est donc un stade de 18.000 places en tribune intégralement couvertes, dédié au rugby de haut niveau, pour une dépense totale d’investissement de 69 millions d’euros, qui nous est aujourd’hui proposé et que nous sommes appelés naturellement à adopter.
La Ville de Paris se devait d’accompagner l’énergie qui est celle du Stade français. Le Stade français, premier du championnat actuel, le Top 14, après une vingtaine de matchs joués, vice-champion les deux années précédentes, premier de sa poule en coupe d’Europe aujourd’hui, sans compter l’apport décisif de nombreux parisiens au sein du Club France. Dimanche dernier, quatre parisiens étaient sélectionnés pour affronter l’Irlande et on a vu le résultat.
C’est donc un beau projet qui nous est proposé aujourd’hui, qui verra le jour en 2011 après près de deux ans de travaux. Et nous tenions à saluer, Monsieur le Maire, votre investissement personnel, ainsi que celui de votre adjoint Pascal Cherkii.
De fait, notre surprise est d’autant plus grande, comment ne pas dire que nous avons été même abasourdis de voir la position que l’UMP a adoptée, et plus précisément les élus UMP du 16ème arrondissement, d’ailleurs formalisée à travers un vœu qui est mis au débat et qui, heureusement, ne sera pas adopté.
Nous sommes d’autant plus abasourdis que, un peu comme le PDP hier – on ne vas pas revenir sur le débat d’hier – l’UMP nous dit poursuivre les mêmes objectifs que nous et, d’ailleurs, à cet égard, le premier considérant du vœu proposé par M. Goasguen est assez symptomatique des objectifs que nous poursuivrions en commun.
Je ne peux résister au plaisir de vous le lire :
« Considérant que le 16ème arrondissement est un site d’exception dans lequel sont implantés des équipements sportifs, accueillant des équipes de haut niveau et des clubs amateurs, que les résultats de la section rugby du Stade français sont exceptionnels et que le conseil d’arrondissement est le premier supporteur de cette équipe qui a su insuffler une nouvelle dynamique aux sports collectifs parisiens, et que l’esprit sportif propre au rugby a considérablement simplifié les relations entre les riverains concernés et le monde sportif ».
A la lecture de ce considérant, on se dit : la chute est connue, elle est attendue, l’UMP va voter dès demain le projet de délibération qui nous est soumis. Hélas, il n’en est rien. On nous demande quoi ? Et bien d’attendre : il faut un moratoire de six mois ; il paraîtrait ou il apparaîtrait qu’il y aurait un cumul de travaux qu’il faudrait dont étudier de près et qu’un plan d’ensemble chiffré et daté s’impose. Bref, pour l’UMP, comme sur bien d’autres sujets, il est urgent d’attendre.
Je souhaitais conclure : au-delà évidemment du soutien plein et massif du groupe socialiste et radical de gauche à la rénovation de Jean Bouin, je souhaiterais terminer par une interpellation à l’égard de nos collègues UMP, et tout particulièrement de vous-même Claude Goasguen, pour un appel à la cohérence Si vous êtes tant persuadé qu’il faut un Jean Bouin rénové et réaménagé et que le rugby a toute sa place dans le 16ème arrondissement, pourquoi donc attendre, pourquoi retarder ce beau projet ? Je crains que vous ne fassiez en l’occurrence plus qu’une faute : une erreur politique.