Politique culturelle

Communiqué de presse
de Patrick BLOCHE,
Député de Paris,
en charge de la culture, de l’audiovisuel et des nouvelles technologies au sein du groupe socialiste de l’Assemblée nationale.

 

La Ministre de la Culture et de la communication a visiblement trouvée son référent parmi ses prédécesseurs : ce n’est ni André Malraux, encore moins Jack Lang, mais visiblement Maurice Druon.

Renouant avec une funeste tradition, elle élargit le devoir de réserve de la haute fonction publique aux artistes et aux créateurs, avec à la clef un chantage à la subvention publique dont la première victime est le directeur de la scène nationale de Belfort.

Madame Albanel a-t-elle ainsi pris le risque de bafouer la liberté d’opinion dans l’unique but de plaire à tout prix à Nicolas Sarkozy ? Ou cet excès de zèle traduit il fondamentalement sa conception d’une culture caporalisée ?

Dans tous les cas, son initiative si déplacée illustre à nouveau sa capacité à s’occuper de tout sauf de l’essentiel.

On attend, en effet, de la Ministre qu’elle apporte avant tout des solutions aux dossiers urgents qui sont sur son bureau.

Or, en quelques jours, elle a fait preuve soit de passivité, soit d’attentisme.

Les cartes communes UGC-MK2 d’abonnement illimité ont été ainsi lancées malgré les protestations des ayants droit mal rémunérés, l’inquiétude des directeurs de salles indépendantes et le manque de transparence de la gestion de ces cartes.

L’audiovisuel public souffre d’un manque de financement chronique. Augmentation de la redevance ou nouvelle coupure publicitaire ? « Aucune option n’est privilégiée », répond-on au ministère !

Sur le dossier, enfin, du droit d’auteur et d’internet, Madame Albanel reste également l’arme au pied. Elle botte même en touche en confiant une mission à Denis Olivennes, signant de fait l’acte de décès de la loi dite DADVSI. Alors que tout bouge, la Ministre aurait mieux fait de mobiliser dès maintenant les moyens de la puissance publique ( ils sont connus ) pour aider les industriels de la musique et du cinéma dans cette période d’adaptation aux nouveaux modèles économiques.