Pour un meilleur service de proximité aux Parisiens
Pour un meilleur service de proximité aux Parisiens
Paris a une histoire faite de passes d’armes répétées pour construire d’abord, puis garantir ensuite son autonomie par rapport à l’Etat. Paris pendant longtemps n’a pu être une ville comme toutes les autres villes de France. Son organisation centralisée copiait, à bien des égards, celle de l’Etat. Et pour cause : Paris était sous administration préfectorale. Ce temps, heureusement révolu, n’est pas si lointain. Un peu plus de trois décennies nous en séparent.
Jusqu’en 2001, et ce fut particulièrement vrai entre 1977 et 1995, les maires d’arrondissement étaient considérés, au mieux comme des relais, le plus souvent comme des rouages passifs du Maire de Paris et de l’administration parisienne. Ils étaient tels les missi dominici d’un pouvoir centralisé ; centralisé au point même que les maires d’arrondissement étaient également tous des adjoints au Maire de Paris.
En 1995, la donne politique a changé et a fait que six d’entre eux ne pouvaient plus l’être. Comment ne pas rappeler aujourd’hui ce que fut leur combat pour que tout simplement la loi s’applique. Alors Premier adjoint dans le 11e arrondissement, je me souviens que Georges SARRE dut pour cela saisir le juge administratif.
Depuis bientôt huit ans, c’est une logique bien différente qui préside à l’organisation et au fonctionnement démocratique de Paris. Ce qui a déjà été accompli sous votre impulsion, Monsieur le Maire, constitue un acquis fondamental sur lequel il s’agit aujourd’hui de s’appuyer pour aller plus loin et entamer une seconde étape dans ce processus de décentralisation.
Cette étape doit partir d’un diagnostic précis. Je tiens, à ce titre, à saluer le travail entrepris par Maïté ERRECART qui s’est fondé sur le dialogue et l’écoute, tout particulièrement des maires d’arrondissement, et qui constitue, à cet égard, une démarche innovante de réflexion portant sur l’amélioration du fonctionnement de notre collectivité. Cette démarche intervient dans un contexte politique national particulier, celui de la mise sur les rails d’une réforme des collectivités locales. De cette réforme, nous ne savons pas grand-chose pour l’instant. Le Président de la République affirme que la « feuille est encore blanche ». Nous ne voudrions pas que ce prétendu attentisme ne cache de mauvaises surprises visant à réduire l’autonomie de notre collectivité, en un mot à revenir en arrière. A cet égard, les élus de la majorité municipale, et ceux d’entre eux qui sont également parlementaires, seront particulièrement vigilants pour que les choix qui se sont exprimés si clairement dans les urnes, il y a moins d’un an à Paris, soient respectés.
Ce que les Parisiennes et les Parisiens demandent avant tout c’est que leurs attentes et leurs besoins soient pris en compte efficacement ; et c’est là tout le sens du débat qui s’ouvre aujourd’hui. Cette nouvelle décentralisation n’est pas un petit Yalta entre le Maire de Paris et les maires d’arrondissement où il s’agirait pour ces derniers d’arracher un peu de pouvoir en plus. Non, simplement il s’agit de faire du maire d’arrondissement, le pilote efficace d’une action locale accomplie au service de ses concitoyens.
La loi VAILLANT de 2002, en créant ainsi les conseils de quartier, a organisé la participation des habitants et a conduit à une multiplication des demandes exprimées directement auprès des élus dans les arrondissements. La logique veut que ces élus puissent, quand on les sollicite dans leur domaine de compétences, répondre efficacement aux attentes sans avoir à expliquer une chaîne de responsabilité complexe dont les spécificités – pour dire les choses clairement – n’intéressent que très peu nos concitoyens. Et ils ont raison ! Ils ne veulent pas savoir qui doit faire quoi. Ce qu’ils veulent, c’est des réponses à leurs demandes. La mise en place de Relais information famille ou de Relais information logement participe ainsi fortement de cette logique visant à garantir un service de proximité plus performant ainsi qu’un meilleur accueil des usagers. De même pour le transfert d’une partie des subventions accordées aux associations locales, il s’agit de valoriser l’échelon le plus proche des réalités du terrain.
Inversement, dans certains domaines comme le logement ou les transports, seule une action coordonnée au niveau parisien, permet d’atteindre des objectifs ambitieux comme les 20% de logements sociaux dans notre ville dès 2014 et pas seulement en 2020 comme le prévoit la loi dite SRU. Il s’agit ainsi d’assurer une solidarité territoriale qui est la déclinaison contemporaine de l’unité de Paris.
De fait, n’enfermons pas le débat qui s’ouvre aujourd’hui dans un cadre institutionnel étriqué. Il intéresse au premier chef les Parisiennes et les Parisiens. Cette nouvelle étape de la décentralisation parisienne est à cet égard une chance à saisir car sa devise est : proximité – rapidité – efficacité.