Pour un meilleur service de proximité aux Parisiens

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

La démocratie ne peut jamais être un modèle achevé et statique. Elle doit perpétuellement se modifier et se réformer au fil de l’évolution des attentes de nos concitoyens. Et c’est bien là tout l’enjeu de la délibération qui nous est proposée aujourd’hui : faire que l’organisation et les modes de gestion de l’administration parisienne permettent de mieux répondre aux attentes d’efficacité et de transparence qu’ont exprimées et qu’expriment toujours davantage les Parisiennes et les Parisiens.

S’inscrivant en droite ligne de l’action que vous menez, depuis 2001, Monsieur le Maire, avec la volonté résolument décentralisatrice que l’on vous connaît, cette délibération va faire franchir à notre ville une étape décisive. Notre modernité démocratique est en effet marquée par de nouvelles demandes qui conduisent à une participation accrue des citoyens, elle-même née de la multiplication des lieux de débat.

Après la loi P.M.L. de 1982 instaurant notamment les C.I.C.A., la loi Vaillant a créé, en 2002, les conseils de quartier. D’autres instances de démocratie locale ont également vu le jour, tels que les conseils des jeunes, des enfants, des seniors, ou encore des étrangers extra communautaires. Ces instances ont permis d’organiser une participation régulière des habitants et ont conduit, presque mécaniquement, à une multiplication des demandes exprimées directement auprès des élus dans les arrondissements. Les mairies d’arrondissement, en tant qu’échelons de proximité, sont ainsi interpellées de manière croissante par des Parisiens et des Parisiennes qui, légitimement, demandent qu’avant toute chose, leurs attentes et leurs besoins soient pris en compte efficacement.

Le processus de décentralisation et de déconcentration qui est proposé aujourd’hui est donc une étape supplémentaire permettant de mettre en phase des pratiques démocratiques que nous voulons voir prospérer, et des modes d’action que nous avons ici l’occasion de réformer.

En cela, cette démarche ne saurait être liée à de simples enjeux de pouvoir. Il ne s’agit pas ainsi de construire une mécanique, assez dérisoire, vous me l’accorderez, de vases communicants qui ferait que le pouvoir, se perdant en un lieu, viendrait alimenter le pouvoir en un autre lieu.

Le véritable enjeu est, en effet, d’une autre dimension. Plus de 25 ans après les lois Defferre, fondatrices de la décentralisation dans notre pays, c’est dans un contexte différent qu’intervient la réforme proposée aujourd’hui. Les pratiques démocratiques ont profondément évolué et il s’agit, aujourd’hui avant toute chose, de répondre à une demande citoyenne de meilleure participation à la conduite de l’action publique.

Dès lors, force est de constater que la proposition de délibération de l’U.M.P. s’inscrit à contretemps. Les intentions réelles que cette proposition n’arrive pas à masquer visent, en effet, à faire des mairies d’arrondissement aujourd’hui dans l’opposition les bastions d’un combat politique qui prendrait alors le contre-pied systématique des priorités de l’action municipale parisienne, légitimée par le suffrage universel il y a un peu plus d’un an. C’est en cela que l’unité de Paris serait sérieusement remise en cause.

L’étape que nous franchissons aujourd’hui est d’un autre ordre car elle va bénéficier à tous les maires d’arrondissement, sans distinction, dans la conduite de leur mandat. La création d’un Comité des arrondissements regroupant tous les maires d’arrondissement en est l’une des preuves les plus évidentes.

Il ne fait aucun doute que, par cette nouvelle décentralisation, les maires d’arrondissement pourront remplir plus efficacement encore leur rôle de pilote d’une action locale accomplie au service de leurs concitoyens. Je veux d’ailleurs rappeler combien les maires d’arrondissement ont été associés étroitement à la démarche qui aboutit aujourd’hui à des propositions concrètes. En les impliquant au même titre que les membres de l’Exécutif municipal parisien et les personnels de la Ville, Maïté ERRECART et Hamou BOUAKKAZ ont accompli un remarquable travail de concertation qui a permis de porter un diagnostic juste, préalable essentiel à une bonne réforme.

Je le redis : cette réforme a bien compris les attentes de notre époque. La contractualisation croissante de l’action publique conduit – et c’est une bonne chose ! -, les élus à rendre des comptes plus souvent.

Aussi, en transférant des compétences en matière d’entretien des équipements de proximité et des espaces publics d’intérêt local, ou encore en réorganisant l’administration parisienne pour ce qui a trait à la propreté ou bien à l’action sociale, cette réforme permet à cet échelon primordial qu’est l’arrondissement d’être à la fois un échelon de proximité et plus encore un échelon d’efficacité.

Dans les arrondissements, les élus doivent, en effet, répondre à des défis particuliers et permanents en étant les premiers interlocuteurs d’une collectivité citoyenne mobilisée sur des enjeux qui impactent plus immédiatement et plus directement leur vie quotidienne. Il est, de fait, nécessaire qu’à ce degré d’exigence localisé, s’adaptent alors les niveaux de compétence.

Cette réforme vise donc à mieux répondre aux attentes des Parisiennes et des Parisiens. C’est d’abord à eux qu’elle s’adresse. Et c’est parce que cette délibération est d’abord utile à nos concitoyens que nous la mettrons en œuvre avec enthousiasme.

Je vous remercie.