Question au Gouvernement sur la mobilisation des acteurs culturels

Ma question s’adresse à M. le ministre de la culture.

Demain, dans toute la France, les acteurs culturels se mobiliseront à nouveau pour défendre l’art et la culture contre la réforme des collectivités territoriales et la révision générale des politiques publiques. Quel paradoxe dans le pays de Molière et de Victor Hugo !

De fait, nous assistons à une remise en cause brutale de la décentralisation culturelle qui, depuis trente ans, dans notre pays, fait rimer développement des territoires et création d’emplois. Entre la suppression de la taxe professionnelle et la non-compensation par l’État des charges qu’il transfère, le Gouvernement porte un coup fatal au financement public de la culture, actuellement assuré aux deux tiers par les communes, les départements et les régions.

A court terme, cet étranglement budgétaire va entraîner la disparition de nombreux festivals, compagnies, lieux d’art et de spectacles.

Il provoque une inquiétude qu’ont exprimée avec force les 31 000 signataires de la pétition lancée par Claude Bartolone et Jack Ralite.

Dans le même temps, la révision générale des politiques publiques agit tel un rouleau compresseur. Sous couvert de modernité et d’efficacité, elle restreint fortement les capacités artistiques des structures culturelles.

L’intention clairement exprimée par le Premier ministre d’aller encore plus loin dan cette voie en élaborant des propositions « ambitieuses, innovantes, sans a priori ni tabou » – ce sont ses termes – fait froid dans le dos. Pour le Gouvernement en effet, ambition rime avec régression, et innovation avec précarisation !

Aussi, monsieur le ministre, quand allez-vous abandonner l’art de l’esquive pour une culture de la responsabilité à l’égard de tous ceux qui vous disent : « Aujourd’hui en France, la culture est en danger » ?