Communiqué de presse – Le gouvernement met le feu au financement du cinéma

Hier déjà, le gouvernement portait un mauvais coup au cinéma français en modifiant la taxe due par les distributeurs de service de télévision allant au Centre national du cinéma et en prévoyant que les recettes de cette taxe seront désormais plafonnées et que son excédent à hauteur de 70 millions d’euros ira au budget de l’Etat.

Non seulement le montant de ce plafonnement a été fixé de manière arbitraire à 700 millions d’euros mais on peut s’interroger sur son opportunité alors même que l’Etat a parallèlement transféré au CNC le financement de la Femis et de la Cinémathèque française ainsi que des crédits d’action culturelle à hauteur de 50 millions d’euros et que le CNC n’a pas achevé sa tache essentielle de numérisation des salles et des oeuvres patrimoniales.

Mais au delà du montant, le gouvernement joue avec le feu en ponctionnant l’excédant de cette taxe pour le budget de l’Etat, prenant de fait un risque considérable d’une fragilisation globale du dispositif placé , rappelons le, sous le regard vigilant de la Commission européenne.

Plus encore, le gouvernement a déposé cette nuit un nouvel amendement qui vient d’être voté par la majorité de l’Assemblée nationale et qui limite à un niveau fixe toutes les sources de revenus du CNC.

Ce plafonnement taxe par taxe met ainsi à mal tout le dispositif sur lequel repose le mécanisme de répartition et de financement du CNC et notamment le principe du soutien automatique généré par les recettes des oeuvres.

Au détour d’un amendement examiné à la va vite, le gouvernement a tout simplement mis  à bas le dispositif vertueux du financement du cinéma en France.

C’est tout le système de soutien mutualiste du cinéma français qui est aujourd’hui en question, c’est un écosystème unique au monde et ingénieux qui est aujourd’hui remis en cause.