Intervention au Conseil de Paris – Délibération concernant les kiosques et les kiosquiers

Nous parlons et nous allons donc parler – c’est une bonne chose, en cette fin de séance du Conseil de Paris – des kiosquiers, auxquels nous attachons toute l’importance que nous savons. Je pense que celles et ceux qui vont intervenir auront, comme nous toutes et nous tous ici, à l’esprit la vision réjouissante, dans une période si sombre que nous avons eue collectivement, de voir les kiosques parisiens assaillis au petit matin par toutes celles et tous ceux qui, attachés à la démocratie, attachés à la liberté de la presse et à la liberté d’expression, qui en est son pilier, faisaient parfois de longues queues d’attente pour pouvoir acheter Charlie Hebdo, en solidarité, évidemment, avec celles et ceux qui avaient rédigé ce numéro après les événements terribles que nous avons connus.

Paris aime ses kiosques, c’est connu ; elle le prouve d’ailleurs régulièrement à travers un certain nombre d’événements. Et nous aimons les kiosquiers.

Mais, comme toujours en amour, rien ne vaut mieux que les preuves d’amour.

C’est ce que porte notamment la délibération dont nous débattons aujourd’hui.

Alors, s’il s’agit de preuves d’amour, la Ville de Paris a eu l’occasion, à plusieurs reprises, de témoigner de son attachement aux kiosquiers et au rôle essentiel qu’ils jouent, non seulement, je viens de le rappeler, au nom de la liberté de la presse, par la diffusion de la presse papier qui est leur rôle central, si j’ose ainsi m’exprimer, mais également parce que le fait d’avoir, sur le territoire parisien, plus de 400 kiosques répartis sur le territoire de la Capitale amène à ce que les kiosques jouent un rôle d’animation dans les quartiers tout à fait déterminant.

On mesure, je pense, chacune et chacun, la réaction qui peut être celle de nos concitoyennes et de nos concitoyens quand un kiosque est fermé pour une raison temporaire ou définitive.

Je me souviens, d’ailleurs, lors du premier mandat de Bertrand DELANOË, j’étais alors président du groupe au nom duquel je m’exprime aujourd’hui, d’avoir pris, à l’époque, la mesure du problème et avec le Maire de Paris, d’avoir déjà apporté une note déterminante aux kiosquiers pour notamment améliorer leurs conditions sociales et matérielles.

La Ville de Paris est intervenue encore récemment, en 2011 et en 2013, en mobilisant des subventions exceptionnelles à hauteur de 200.000 euros et la réactivité de la Ville n’est jamais prise en défaut. Par exemple, dans le 4e arrondissement, qui m’est naturellement cher, lorsque le point de vente de presse le plus important de France a brutalement fermé, la Ville de Paris a eu la réactivité d’installer immédiatement un kiosque de presse.

Je voudrais tout particulièrement rendre hommage à Olivia POLSKI qui, au nom de la Maire de Paris, s’est saisie de cette question et a notamment engagé un dialogue fructueux entre la Ville de Paris et la profession, non seulement en organisant une table ronde dès le mois de juillet dernier mais également en mettant en place quatre groupes de travail qui ont toutes et tous, de par les thèmes qu’ils abordent, un objectif commun : celui d’améliorer les conditions de travail et financières des kiosquiers.

Sachant, bien sûr, que les kiosques à Paris vont mal, que les kiosquiers vivent mal, pour une raison principale d’ailleurs, qui est évidemment liée au fait qu’ils sont le dernier maillon de la distribution de la presse papier qui vit une crise évidente et visible depuis déjà longtemps. La transition au numérique amène inévitablement à ce que les kiosquiers, en bout de chaîne, en soient, évidemment, les victimes.

Il s’agit, à travers cette délibération, d’anticiper sur un moment important, qui sera la fin de cette année, le 31 décembre 2015, terme et expiration des deux conventions existant actuellement, conventions de concession-délégation de service public, avec le fait de profiter de ce renouvellement pour tout remettre à plat et, du coup, avoir un marché intégré et un contrat unique.

C’est tout l’objet de cette délibération.

Je me réjouis, et j’en terminerai par là, qu’à cette occasion, la commission d’élus, qui a été créée en décembre dernier, se soit saisie pour la première fois d’une délibération de cette importance et a fait un certain nombre de recommandations qui se retrouvent dans ce projet de délibération.

Donc, rendez-vous prochainement pour évoquer, évidemment, le moment où le Conseil de Paris donnera son accord et votera sur ce nouveau marché.