Mesdames, Messieurs,

Chers Collègues et Amis,

Merci, oui merci, pour la confiance que vous venez de m’accorder et qui me touche profondément. Merci, cher Georges SARRE, chère Maïté ERRECART, pour les propos chaleureux que vous avez eus à mon égard. Mon élection, aujourd’hui, comme maire est la traduction logique du vote intervenu, le 9 mars dernier, dans notre arrondissement où nos concitoyens ont, dès le premier tour, porté  majoritairement leurs suffrages sur la liste « PARIS, un temps d’avance avec Bertrand DELANOË » que j’avais l’honneur de conduire.

A l’occasion de ces élections municipales, les forces de la gauche ont obtenu un score inédit dans le 11ème.

J’y vois d’abord la validation d’un bilan qui est celui de la majorité sortante en responsabilité dans notre arrondissement depuis 13 ans. Tant de choses ont été accomplies depuis 1995 et surtout depuis que Paris a changé d’ère en 2001 avec l’élection de Bertrand DELANOË. Qu’il me soit permis, tout particulièrement ce jour, d’exprimer au maire de Paris mon affectueuse gratitude tant je sais, comme vous, ce que nous lui devons.

Un grand merci évidemment à celui qui m’a accueilli dans le 11ème, il y a juste trente ans, et qui a tant compté dans mes années de formation. Je ne sais pas si on peut avoir l’ambition de remplacer Georges SARRE, aussi je me contenterai sagement aujourd’hui de dire tout le bonheur qui est le mien de lui succéder. La force de tes convictions républicaines et tout autant ton sens de l’intérêt général seront pour moi, cher Georges, de solides références au service de nos concitoyens pour lesquels tu sais te montrer si disponible et je mesure la somme des sacrifices personnels que cela signifie.

Maire du 11ème, je veillerai scrupuleusement, mais dans la clarté, cher Olivier PAGÈS, à ce que soient respectés les droits de l’opposition municipale et, en premier lieu, son droit d’expression. Je vais sans doute en surprendre plus d’un, en vous disant que j’aurai à l’esprit la manière dont Jean-Louis DEBRÉ  a présidé l’Assemblée nationale sous la précédente législature. Nos différences qu’il ne s’agit pas de réduire artificiellement, peuvent être un enrichissement mutuel si le débat démocratique est de qualité. Pour cela, c’est   plus affaire de comportements naturellement partagés que de plongées répétées dans le règlement intérieur de notre Conseil d’arrondissement. Je veux, à cet égard, que la majorité municipale soit exemplaire.

Le 9 mars dernier, chers collègues, le suffrage universel a aussi légitimé un projet municipal ambitieux qui vise à donner un temps d’avance à notre arrondissement.

Il s’agit, en effet, pour les six années à venir, de franchir ensemble une nouvelle étape pour que le 11ème soit plus que jamais un arrondissement solidaire, dynamique et respectueux de l’environnement.
Solidaire car les difficultés liées au logement mais aussi à l’accueil des plus jeunes de nos concitoyens (et comment ne pas se réjouir que les familles soient de plus en plus nombreuses à vouloir venir vivre dans notre arrondissement) exigent une action vigoureuse. A ce titre, le défi prioritaire que nous voulons relever sera, grâce à l’action des services publics municipaux, de réduire les inégalités sociales, culturelles ou territoriales malheureusement aggravées par les mauvais choix du gouvernement actuel. Je pense ainsi à l’égalité des chances mise à mal en ce moment dans les établissements du second degré et tout particulièrement au lycée Voltaire. Je tiens, à cet égard, à exprimer le soutien de la majorité municipale aux légitimes revendications portées par les enseignants, les élèves et leurs parents.

Le 11ème dynamique que nous voulons, nous conduira à valoriser les atouts de notre arrondissement qui sont nombreux, pour créer de l’emploi et impulser les activités économiques. La diversité commerciale et artisanale du 11ème est une chance que nous devons préserver.

Enfin, un arrondissement respectueux de l’environnement signifie que, là où nous sommes, nous  prendrons toute notre part à la lutte contre les pollutions et contre le réchauffement climatique. Toutes les mesures que nous déciderons, répondront à ces objectifs essentiels.

Tout cela ne serait qu’intention si nous n’avions, comme élus, la chance d’être secondés dans notre action par des fonctionnaires territoriaux dont je veux saluer le sérieux, le dévouement et le sens du service au public. Je veux être un maire attentif à leurs préoccupations et aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans l’exercice de leurs missions à la mairie du 11ème comme dans les équipements municipaux. Je sais ainsi qu’une meilleure qualité de l’accueil des usagers dépend beaucoup des conditions de travail de celles et ceux qui sont en première ligne pour l’assurer.

Depuis sept ans, chers collègues, la démocratie a beaucoup progressé à Paris. Il nous faut désormais approfondir la concertation, stimuler la vie associative et innover pour donner un véritable rôle à chaque citoyen dans l’élaboration et la conduite des politiques municipales. Aussi, je tiens tout particulièrement à saluer l’engagement de toutes celles et de tous ceux qui bénévolement donnent de leur temps et de leur énergie pour que notre arrondissement tende vers l’excellence démocratique. Il m’est apparu, de fait, légitime que les conseillers de quartier soient ainsi reconduits dans leur mandat.

Au moment de conclure, j’ai conscience que les enjeux locaux ont été logiquement au cœur de ma première intervention comme maire du 11ème. Mais comment, en ce moment précis où nous prenons nos fonctions, ne pas considérer que notre arrondissement n’est pas un ilôt dans un océan qui serait celui de l’indifférence au sort de l’humanité.

A l’autre bout du monde, un peuple pacifique est odieusement réprimé. Depuis près d’un demi-siècle, il a perdu un droit fondamental, celui à disposer tout simplement de son destin.

Le peuple tibétain, puisque c’est de lui dont il s’agit, est victime d’un véritable génocide culturel. Son sous-sol est outrageusement exploité et son territoire est le champ d’expérimentations a visé militaire qui constituent une menace écologique majeure.

Aussi, ai-je considéré que le 11ème, berceau de la Révolution française, arrondissement où est tombée la dernière barricade de la Commune de Paris et qui a su si héroïquement résister à l’occupation nazie, devait être fidèle à son histoire en exprimant  sa solidarité avec un peuple qui souffre. C’est la raison pour laquelle, en cette journée particulière, le drapeau tibétain flotte au fronton de notre mairie.

Un dernier mot, chers collègues et amis, pour vous dire tout simplement : au travail ! Nous avons tant à faire ensemble.