Candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2012
Intervention de Patrick BLOCHE,
Président du Groupe socialiste
et radical de gauche
Monsieur le Maire,
La bonne nouvelle est donc arrivée mercredi dernier. Paris est candidate aux Jeux olympiques de 2012. Bravo et merci, Monsieur le Maire, pour notamment avoir fait vivre une concertation préalable et je pense, notamment, au souci qui a été le vôtre de réunir à deux reprises les présidents de groupe que nous sommes.
La démarche que vous avez initiée vise donc à créer une dynamique collective autour du mouvement sportif français et à associer tous les partenaires d’une candidature solide et fédératrice de toutes les énergies suscitées par le rêve olympique. Une candidature de Paris dépasse donc largement les frontières du périphérique et saura engager tous les athlètes français, les maires d’Ile-de-France, la Région et, bien entendu, l’Etat.
L’engagement de l’Etat est en effet essentiel. Comment porter une candidature auprès des membres du C.I.O. sans le soutien de l’Etat en matière de sécurité, de construction d’infrastructures, de transport et de préparation performante des athlètes aux épreuves olympiques.
Bien entendu, une candidature de Paris concerne aussi les Parisiennes et les Parisiens et peut être un formidable accélérateur de son développement. Il s’agit d’un projet d’envergure capable de favoriser le rayonnement de Paris, de contribuer à la création d’emplois, de stimuler l’activité économique, d’améliorer l’offre d’équipements sportifs, de renforcer le maillage des transports en commun, mais aussi, vous l’avez rappelé, de faire progresser la haute qualité environnementale.
Dépassons donc nos considérations étroitement parisiennes pour fédérer toutes celles et tous ceux qui, en France et à l’étranger, veulent que les Jeux olympiques et paralympiques de 2012 se déroulent à Paris pour une grande fête du sport et des valeurs olympiques modernes.
Nous avons donc deux ans (c’est à la fois long et court) pour dire au monde pourquoi Paris est candidate.
De fait, nous devons nous mettre tous ensemble pour argumenter, expliquer, convaincre. Sans doute, faut-il d’abord s’appuyer sur notre propre histoire, l’histoire de Paris, l’histoire de la France, avec ce souci de l’international qui est ancré dans la conscience nationale française. Rappelons que ce souci-là est constitutif de notre pays, comme l’esprit pionnier est inscrit dans la conscience collective des Etats-Unis. La France souhaite depuis longtemps (oserai-je dire depuis toujours) diffuser un message universel. Notre pays a des valeurs à transmettre au monde, et j’ai, en ce moment, à l’esprit la belle phrase d’Ernest Renan : « La liberté, les droits de l’homme, la fraternité ont, pour la première fois dans le monde, été proclamés en français ».
Du fait de la mondialisation et de son corollaire, l’uniformisation, l’aspiration à la diversité, notamment culturelle, mais aussi linguistique des peuples comme des individus, doivent nous permettre de faire de notre différence une force et un facteur de séduction. Sachons donc tous ensemble porter une candidature de Paris différente et, par là même, séduisante.
De la même façon, veillons à donner une image contemporaine de Paris, pas une image nostalgique. Mais je pense que vous en avez le souci premier, Monsieur le Maire.
N’hésitons pas à rappeler d’ailleurs, que les Jeux olympiques de 1900 avaient trouvé leur cadre et leur organisation alors même que se tenait à Paris l’exposition universelle.
De fait, le groupe socialiste et radical de gauche a été sensible, plus particulièrement à deux faits. Tout d’abord, le choix de M. Philippe BAUDILLON comme directeur général du G.I.P. Paris auquel nous avons été particulièrement sensibles. M. BAUDILLON vient d’ailleurs de remettre un rapport tout à fait passionnant sur la création d’une chaîne de télévision française à vocation internationale. Il saura donc mettre en avant et mobiliser ses compétences, celles que nous lui connaissons.
Comment ne pas vous dire combien nous sommes sensibles au beau slogan que vous avez choisi, Monsieur le Maire, des « jeux de toutes les couleurs ».
Le groupe socialiste et radical de gauche se retrouve tout particulièrement dans ce slogan qui vise évidemment à notre mobilisation collective.
Ne vivons pas les deux ans qui viennent avec une appréhension qui soit celle de notre éventuel échec.
Vivons sereinement ce qui est avant tout une compétition car nous espérons, cette fois-ci plus que d’autres, voir l’esprit sportif prévaloir sur le reste.
N’ayons surtout pas l’idée que si nous ne gagnons pas, nous serions à nouveau déshonorés.
Paris, capitale européenne ; Paris, métropole internationale ; mais aussi Paris, ville francophone.
Il faut construire notre victoire comme vous avez vous-même souhaité le faire. En tout cas, nous n’aurons pas trop de deux ans, Monsieur le Maire, pour créer, tous ensemble, ce que j’appellerai tout simplement le désir de Paris.