Subvention à l’association » Théâtre des Cinquante » (11e).
M. LE MAIRE DE PARIS. – Monsieur BLOCHE, vous avez la parole sur le projet de délibération D. 1191 accordant une subvention à l’association » Théâtre des Cinquante « .
M. Patrick BLOCHE. – Le projet de délibération sur lequel je me suis inscrit, au nom du groupe socialiste, vise à attribuer une subvention de fonctionnement à l’association » Théâtre des Cinquante « .
Le » Théâtre des Cinquante » que dirige Andréas VOUTSINAS, a la particularité d’être un atelier d’acteurs professionnels venus de divers horizons théâtraux.
A travers ses activités, le » Théâtre des Cinquante » assure, en quelque sorte, une fonction de formation permanente en direction d’acteurs professionnels auxquels est offerte la possibilité de rencontres pour confronter leurs expériences. Parallèlement, l’association dispose d’un fichier des acteurs pouvant être consulté par des employeurs potentiels.
Vous reconnaissez, Monsieur le Maire, dans l’exposé des motifs du projet de délibération, que le » Théâtre des Cinquante » a un caractère tout à fait unique à Paris en offrant de formation de qualité aux professionnels du théâtre.
Or, de façon étonnante vous nous annoncez d’ores et déjà votre décision de ne plus soutenir à l’avenir cette association, sous prétexte qu’elle constituait une exception.
C’est sans doute la raison pour laquelle la subvention municipale attribuée à cet atelier théâtral est passée de 500.000 F en 1992 à 400.000 F en 1993, s’est stabilisée à 300.000 F en 1994 et 1995 et connaît une nouvelle baisse en 1996 puisque son montant est de 150.000 F.
Il nous est donc annoncé qu’en 1997, le soutien de la Mairie de Paris sera moindre, à moins que la subvention soit totalement supprimée.
Aussi, je souhaitais, dès maintenant, lancer un appel auprès de notre Assemblée pour le » Théâtre des Cinquante » puisse continuer à bénéficier du soutien de la Municipalité compte tenu du caractère unique de sa mission qui ne sera pas remplie par une autre structure existante à l’heure d’aujourd’hui.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. – La parole est à Mme MACÉ de LÉPINAY.
Mme Hélène MACÉ de LÉPINAY, adjoint, au nom de la 4e Commission. – Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur BLOCHE, vous déplorez que le » Théâtre des Cinquante » n’ait bénéficié en 1996 que d’une subvention de 150.000 F, alors que l’aide accordée par la Ville de Paris était plus importante, et ce depuis 1982.
L’outil incontestable que constitue le » Théâtre des Cinquante » pour les professionnels du théâtre n’est pas remis en cause ; il faut cependant avoir conscience que l’atelier du Théâtre était la seule institution de formation théâtrale subventionnée en fonctionnement par la Ville de Paris, alors que la Ville a accru son effort en matière de formation professionnelle des acteurs ; je pense aux dix-sept conservatoires municipaux, mais surtout à l’Ecole supérieure d’art dramatique de la Ville de Paris où une cinquantaine de jeunes de 18 à 25 ans se voient offrir la possibilité de suivre un enseignement gratuit et à plein temps. L’entrée à cette école se fait bien sûr sur concours.
Il est davantage de notre mission d’aider les jeunes à se former, à acquérir un métier que de proposer une formation permanente à des comédiens confirmés.
Par ailleurs, la Ville de Paris ne soutient pas les cours privés de formation théâtrale et l’atelier constitue même la seule exception.
Je dois en effet vous confirmer qu’à terme plus ou moins proche, la Ville de Paris n’aidera plus le » Théâtre des Cinquante » et que la baisse de subvention que vous regrettez , est proposée pour ne pas imposer brutalement une suppression pure et simple, et pour laisser le temps au théâtre de diversifier ses sources de financement.
Bien que l’on puisse le regretter sur le fond compte tenu de l’originalité et de l’intérêt de l’atelier de M. VOUTSINAS, cette proposition participe de la cohérence de notre investissement dans le domaine de la formation artistique.
Monsieur BLOCHE, ce n’est pas parce qu’une institution a depuis des années une subvention qu’elle y a droit. Nous avons quand même le droit de choisir les associations ou les institutions que nous voulons subventionner.
Nous avons aussi le droit de définir une politique. Il se trouve que nous avons voulu insister sur la formation initiale dans nos conservatoires et qu’il n’est peut-être pas de la vocation d’une Ville de faire de la formation permanente pour les comédiens.
Il me semble que notre démarche est tout à fait logique et, encore une fois, nous n’étranglons pas le » Théâtre des Cinquante » en lui supprimant en une fois sa subvention, nous lui laissons le temps de se retourner pour trouver des participations extérieures autres.
M. LE MAIRE DE PARIS. – Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération D. 1191.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de délibération est adopté à la majorité, M. REVEAU s’étant abstenu. (1996, D. 1191).