Solidarité aux salariés de Canal + tant leur combat pour la liberté d’expression et la diversité culturelle est exemplaire.

PATRICK BLOCHE, Député et Conseiller de Paris, co-auteur de La Culture, quand même ! (Editions des Mille et Une Nuits, 2002).

Au deuxième jour de leur mobilisation, Patrick Bloche tient à exprimer sa solidarité aux salariés de Canal + tant leur combat pour la liberté d’expression et la diversité culturelle est exemplaire.

En limogeant Pierre Lescure, Jean-Marie Messier, chantre de la mort de l’exception culturelle française, exprime brutalement sa volonté de mettre fin à ce qui faisait de Canal + une exception dans le paysage audiovisuel français.

Le Président de Vivendi Universal ne fait aujourd’hui que traduire dans des actes, son discours étrangement politique d’hier. La résistance à ce coup de force doit être à la mesure d’un enjeu de dimension européenne. Maintenir l’indépendance éditoriale de Canal +, c’est défendre tout simplement la liberté d’expression. Préserver la contribution déterminante de Canal + au financement de la création cinématographique et audiovisuelle, c’est se battre pour la diversité culturelle.

Patrick Bloche se réjouit de la réaction forte de Lionel Jospin, notamment lorsqu’il rappelle au C.S.A. les missions que lui ont confiées le législateur, en l’occurrence vérifier si Vivendi Universal respecte toujours ses engagements. Il revient donc au C.S.A. de relever le défi que lui lance Jean-Marie Messier et de maintenir, par ses initiatives, nos systèmes de soutien et les dispositifs de régulation qui, face aux machines arasantes du marché, sont bien les seuls garants de la diversité.

Plus profondément, il s’agit de résister aux tenants de la seule rentabilité boursière en maintenant les industries culturelles dans le champ de la création vivante pour qu’elles gardent toute leur spécificité, sinon leur exception. Si elles devenaient des industries comme les autres, la justification de leur traitement particulier quant à la régulation, l’exception culturelle, ferait long feu.

L’engagement pris par Lionel Jospin d’organiser des Etats généraux des industries culturelles n’en a aujourd’hui que plus de poids.