PATRICK BLOCHE, Député et Conseiller de Paris, co-auteur de La Culture, quand même ! (Editions des Mille et Une Nuits, 2002).
Patrick Bloche estime que, lors de sa rencontre avec des représentants de la culture lundi 8 avril, Jacques Chirac s’est posé en véritable idéologue du moins d’Etat dans le domaine culturel.
Il s’en est pris, en effet, à l’administration de la culture en souhaitant opposer la politique de l’Etat qui briderait les initiatives et le secteur privé qui les libèrerait. Cette opposition ne rend pas compte de la réalité d’une France créative et libérée. Elle nie la richesse d’une administration culturelle d’Etat et territoriale, professionnalisée et dynamique.
En outre cette opposition est déjà dépassée par les propositions que la gauche avance en matière culturelle. Lionel Jospin et Catherine Tasca n’ont en effet pas attendu Jacques Chirac pour découvrir l’intérêt du mécénat privé, mais ils ne l’inscrivent pas dans la perspective d’un retrait de l’Etat et des collectivités locales. Patrick Bloche estime que les mécènes ne rempliront leurs fonctions culturelles et les avantages fiscaux qui leur seront consentis et qui pourraient être améliorés, apparaîtront d’autant plus légitimes, que lorsque leurs interventions rencontreront une politique publique forte et seront le résultat d’un dialogue avec les acteurs culturels en charge de l’intérêt général.
Quelle est, de fait, » l’impulsion nouvelle » que Jacques Chirac appelle de ses vœux ?
Relancer le » mieux disant » culturel qui n’a abouti qu’à un appauvrissement télévisuel généralisé et privatiser France 2 ?
Réduire le ministère de la culture à un département des beaux-arts et des vieilles pierres ?
Quelle peut être, enfin, la crédibilité d’une promesse de » sanctuarisation » du budget de la culture quand, entre 1993 et 1997, ce budget a diminué de 10,7% ? « .